Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
En français dans le texte, comme on dit au Canard enchaîné, « Pan sur le bec ! », en d’autres termes « honte à nous ! ». Cela dure depuis des mois et nous n’avons rien écrit, nous contentant de renvoyer vers d’autres sites. Sur le site de la Grande loge de France, le Grand maître Philippe Charuel a pourtant sonné le clairon d’alarme et un communiqué commun des obédiences a été relayé le 31 mai dernier par d’autres blogs. Libération s’est fait l’écho des inquiétudes de Stefano Bisi, Grand maître du Grand orient d’Italie. Mais nous regardions ailleurs.
Donc, la franc-maçonnerie italienne est en difficulté, comme elle le fut aux heures sombres de l’histoire de la Péninsule. Luigi di Mario, qui gouverne le pays à la tête du mouvement Cinq étoiles en alliance avec la Ligue du Nord et qui tient tête à l’Union européenne, l’avait pourtant annoncé dès avant sa prise de fonction, obtenant le soutien de populistes de droite et de gauche, dont un qui ne s’est jamais caché d’être un enfant de la veuve : « Ne peuvent faire partie du gouvernement les personnes qui appartiennent à la Franc-maçonnerie ou qui se trouvent en conflit d’intérêts avec la matière objet de la délégation ». Formulation certes alambiquée, mais ici bien traduite, qui met en grande difficulté et en état de suspicion généralisée les maçonnes et maçons italiens, quelle que soit leur style et leur tendance.
Il existait déjà pour les maçonnes et maçons suisses ou polonais une obligation de se déclarer avant toute prise de fonction et voilà que l’Italie fait un nouveau pas vers ce qui nous rappelle furieusement les années 1920-1930, l’Italie mussolinienne, le complot judéo-maçonnique et tutti quanti. Nul besoin d’invoquer les mânes de Garibaldi et de quelques autres constructeurs de l’unité italienne, il faut réagir, même tardivement, faire savoir, partager et tenir bon comme humanistes européens.