Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Théoricien de la notion de créolisation, Édouard Glissant se méfiait de celle d’interculturalité dont il était pourtant proche. Abdellatif Chaouite analyse dans le n°7 de Critica Masonica, cette difficulté et considère qu’elle vient du fait que ce n’est pas une juxtaposition des cultures qui semblait souhaitable au poète et philosophe antillais, même si elle s’établit, ce qui est rare, dans une ambiance de tolérance. Une perméabilité des cultures est en effet préférable, doublée d’une imprévisibilité des échanges dans ce qu’il appelle un Tout-Monde. C’est ce que Glissant pointe comme une perspective archipélique, un mode différent de celui des modes de penser continentaux, familiers des dominants ou des conquérants qui ont tendance à universaliser l’ensemble de leurs particularités. À cette configuration instable, mais enrichissante, nous ne sommes sans doute pas habitués, ce qui n’empêche pas qu’elle puisse constituer un horizon au vivre ensemble.
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