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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Sur « Femmes et franc-maçonnerie. Trois siècles de franc-maçonnerie féminine et mixte en France (de 1740 à nos jours) » par Gisèle et Yves Hivert-Messeca

Sur « Femmes et franc-maçonnerie. Trois siècles de franc-maçonnerie féminine et mixte en France (de 1740 à nos jours) » par Gisèle et Yves Hivert-Messeca

Clément Larchevêque

Édité pour la première fois en 1997 sous le titre Comment la maçonnerie vint aux femmes. Deux siècles de franc-maçonnerie d'adoption féminine et mixte en France 1740-1940, ce livre continue dans sa nouvelle forme publiée chez Dervy à parcourir essentiellement deux siècles, entre 1740 et 1940.

Cécile Révauger annonce dans sa préface à cette nouvelle édition que rien en 1997 n’avait été publié sur l’histoire générale des femmes en franc-maçonnerie. Les Messeca notent cependant dans la partie bibliographique figurant en début d’ouvrage que le petit livre de Jean-Pierre Bacot paru en 1988 (Edimaf), Les Filles du pasteur Anderson, constituait « un ouvrage de vulgarisation un tantinet militant ». En revanche, les travaux de la regrettée Françoise Requillard, notamment sur l’histoire en deux étapes de La Grande loge symbolique écossaise, ou les avant-gardes maçonniques, 1880-1911, parus en 1998 (éditions du Rocher), sont bien pris en compte.

Cela dit, les auteurs fournissent une masse de données, y compris pour ce qui concerne quelques développements maçonniques féminins ou mixtes hors frontières. Mais cela nous laisse sur notre faim, dans la mesure où la question du modèle français en la matière et celle de ses conditions de son internationalisation ne sont pas interrogées, si ce n’est quelques lignes en conclusion du livre.

« Deuxième édition, entièrement revue, corrigée et augmentée », nous annonce-t-on, « jusqu’à nos jours ». On pourra d’autant plus regretter que l’histoire de la Grande loge féminine de France soit à ce point mal traitée, alors que celle du Droit humain et des petites obédiences d’avant 1940 est extrêmement bien détaillée. De plus, dans un ensemble par trop descriptif, on ne trouvera pas grand chose dans ce gros livre de 475 pages sur la question des orientations idéologiques, à travers notamment le choix des rites.

À l’heure où le Grand orient de France se féminise très lentement, il serait pourtant intéressant de disposer d’une histoire de l’après deuxième guerre des deux branches, maçonniques, mixte et féminine, dont la première est en train de creuser l’écart avec la seconde, au sein de ce qui perdure comme marge face à un ensemble masculin massif, même si la France fait exception à une hégémonie écrasante.

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J
Malgré les travaux méritoires qui sont ici cités on attend encore effectivement une véritable étude à dimension sociologique sur cette exception culturelle que constituent les maçonneries mixte et féminines françaises <br /> Mais il ne faut pas désespérer
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