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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

À propos de « L’Incendie du théâtre de Weimar » de Jean-Yves Masson

Rédac'

Cet ouvrage publié aux éditions Verdier est une sorte de prolongement littéraire d’un texte célèbre de la Kultur allemande, Les Conversations de Goethe avec Eckermann (1836). Le personnage de Sir Robert Doolan, magistrat anglais installé à Weimar s’inscrit dans un duo avec Eckermann qui devient un trio avec la présence de Goethe, puis un quatuor avec le personnage de Johann Nepomuk Hummel (1778-1837), le tout dans le pieux souvenir de Mozart. Cette rêverie historique se justifie poétiquement par une belle citation de Walter Benjamin offerte en exergue du livre : « C’est donc à nous de nous rendre compte que le passé réclame une rédemption dont peut-être une toute infime partie se trouve être placée en notre pouvoir. Il y a un rendez-vous mystérieux entre les générations défuntes et celle dont nous faisons partie nous-mêmes. Nous avons été attendus sur terre » (Sur le concept d’histoire, 1940).

On apprend, ou on réapprend, que Goethe, conseiller intime du Grand duc de Thuringe, avait concocté une suite à La Flûte enchantée de son frère Mozart, disparu en 1791, projet qu’il n’osa cependant jamais mener à terme.

En 1825, le théâtre de Weimar que l’auteur de Faust et de Werther avait fait construire, prit feu. Goethe l’avait dirigé pendant plus de trente ans. C’est grâce à Hummel, compositeur et, lui aussi franc-maçon, que des spectacles purent reprendre hors les murs brûlés et Weimar conserver un peu de sa splendeur culturelle.

Jean-Yves Masson reprend dans la conversation qu’il imagine entre ses personnages tout ce qui a été dit sur la symbolique de La Flûte enchantée, entre « Singspiel » naïf et grand opéra à visée philosophique. Sur ce registre s’illustra jadis un autre spécialiste, Jacques Chailley dans La flûte enchantée : opéra maçonnique (Robert Laffont, 2002), aux limites de la surinterprétation. Cela dit, le texte délicat de Masson offre de belles lueurs sur le dialogue des langues et des cultures dans l’univers des Lumières européennes et relève d’un exercice d’admiration envers Goethe autant qu’envers Mozart, deux Wolfgang.

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R
Merci de ces compléments !
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J
sur Goethe et la suite de la Flûte :<br /> http://mvmm.org/m/docs/flute.html#s<br /> sur Hummel maçon :<br /> http://mvmm.org/m/docs/hummel.html
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