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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Renaissance Traditionnelle n°181-182 : sur les hauteurs secrètes du Régime écossais rectifié (RER)

Renaissance Traditionnelle n°181-182 : sur les hauteurs secrètes du Régime écossais rectifié (RER)

Jean-Pierre Bacot

En vérité, nous vous le disons, les voies du saigneur à presque blanc du service public de la poste sont devenues impénétrables et la grande profession de facteur n’est vraiment plus ce qu’elle était. Quant au RER, il est parfois en retard. Bref, nous avons fini par recevoir ce numéro tant attendu de notre revue consœur Renaissance Traditionnelle (numéroté 181-182 et vendu 30 euros), entièrement consacré à « La grande profession : documents et découvertes, le fonds Turckheim ». Dans le numéro 9 de notre revue Critica masonica qui sortira fin janvier, nous reviendrons sur ce travail d’une qualité exceptionnelle produit par nos amis de la revue noire. Du travail de professionnels.

Il s’agit d’un sujet original, enfin mis à plat, concernant les deux degrés en principe secrets situés après le Chevalier bienfaisant de la cité sainte (CBCS) dans la hiérarchie du Régime écossais rectifié, cette version chrétienne de la franc-maçonnerie, héritière de la Stricte observance templière (STO) allemande, mais rectifiée à la française par Jean-Baptiste Willermoz, dans un imaginaire moins militaire et plus charitable.

Antoine Faivre commence par raconter la découverte qu’il fit en 1967 de manuscrits qui ont permis de réorienter l’histoire du Régime écossais rectifié. Ces documents ont été retrouvés chez des descendants du Baron Bernard-Frédéric de Turckheim (1752-1831), un proche de Willermoz, grâce sans doute à la Providence, auraient dit les Jansénistes à l’époque de naissance de ce rite. Il s’agit essentiellement de textes rédigés par ce même Willermoz qui a codifié les deux degrés très supérieurs de la Profession et de la Grande profession au sommet de l’édifice du RER (à ne pas confondre avec les supérieurs inconnus dont on parla jadis à propos des illuminés de Bavière et qui sont devenus un thème central des complotistes divers et avariés).

Dans leur contribution à cet ouvrage, lequel démode à peu près tout ce qui a pu être écrit sur la question, Thierry Boudignon et Jacques Rondat mettent en ordre l’ensemble du corpus disponible, entre le fonds Turckheim et celui de la Bibliothèque municipale de Lyon pour tout ce qui concerne les rituels, très longs, pour ne pas dire plutôt lourds et passablement redondants, de ces deux étages supérieurs de la Profession. Puis Paul Paoloni étudie, à travers les documents des diverses archives willermoziennes aujourd’hui disponibles, la manière dont nombre de pratiques occultes se sont développées pendant près de deux siècles.

Nombreuses sont les obédiences à pratiquer le RER, Grande loge traditionnelle et symbolique Opéra (GLTSO), au premier chef, mais aussi Grande loge nationale française (GLNF), Loge nationale française (LNF), Grande loge de l’alliance maçonnique française (GL-AMF), Grand prieuré des Gaules (GPDG), etc. Roger Dachez tente de tracer une voie de sagesse pour les titulaires discrets de ces degrés ultimes où qu’ils se trouvent, pourvu qu’ils se rassemblent modestement au service de leur rite, munis d’une douceur évangélique jugée bien nécessaire dans le monde de brutes que génèrent parfois certaines organisations où les logiques de pouvoir priment sur la sagesse qui sied à ce niveau stratosphérique.

Le prochain numéro de Renaissance Traditionnelle, lui aussi double, et donc vendu 30 euros, qui sortira début 2017, sera consacré à l’édition critique de la correspondance de Bernard-Frédéric de Turckheim, et ce sera sous la houlette d’Antoine Faivre.

(Contact : rt92info@gmail.com).

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A
Pourquoi ne pas insister sur le fait que la grande profession soit lexicalement un outil de lutte contre le chômage. Trop social pour les adeptes du RER?
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