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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Election présidentielle : un risque pour la République. Deux communiqués

Sept obédiences, le Grand orient de France, la Fédération française du Droit humain, la Grande loge féminine de France, la Grande loge mixte de France, la Grande loge des cultures et de la spiritualité, la Grande loge féminine de Memphis Misraïm et la Grande loge mixte universelle, ont rédigé un communiqué qu’elles cosigneront le 13 avril à 11h lors d’une conférence de presse commune qui se tiendra au siège du Droit humain, rue Pinel à Paris.

Nous n’avons pas été destinataires de cet appel, que nous reprenons cependant bien volontiers.

Nous avons reçu par ailleurs, sur le même sujet, un communiqué émanant du Grand chapitre général féminin de France (GCGFF), juridiction maçonnique féminine des ordres de sagesse du Rite français.

Communiqué des sept obédiences

"Les obédiences maçonniques signataires de cet appel rappellent l’importance de la prochaine échéance électorale qui va engager notre pays pour les années qui viennent. Hors de nos territoires le résultat de cette élection sera observé par toutes celles et tous ceux qui se font une certaine idée de la France républicaine, porteuse historique des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.

Les obédiences signataires de cet appel ne donnent aucune consigne de vote. Mais elles tiennent à rappeler solennellement les valeurs et les principes qui doivent unir les énergies de notre peuple en vue du développement du bien commun.

Les obédiences signataires revendiquent leur idéal humaniste universaliste et rappellent leur attachement à la République, à la séparation des pouvoirs, au vote comme outil citoyen, à la laïcité pleine et entière comme forme élevée de la paix sociale, à la liberté absolue de conscience, à l’école comme espace préservé préparant au vivre ensemble.

Elles sont attachées à l’édification de sociétés fraternelles respectueuses de la dignité humaine, soucieuses de ne pas considérer l’être humain comme une variable d’ajustement d’une économie dérégulée. Elles veulent faire progresser l’égalité des droits, l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Au racisme, à la haine de l’autre et aux murs, elles opposent la volonté de bâtir des ponts.

Les obédiences signataires de cet appel invitent donc les citoyens français à la vigilance la plus grande. Des menaces très inquiétantes pèsent toujours sur notre société. Communautarismes clivants et visions régressives de la vie en société et des rapports entre femme et homme se nourrissent les uns des autres.

En France et hors de France poussent les égoïsmes nationaux et les pulsions identitaires. Rôdent des menaces d’affrontements et de guerres.

Des pans entiers de notre société, dont nombre de jeunes, sont en totale désaffection vis-à-vis de l’engagement et des projets politiques alors qu’exercer son devoir de citoyen en allant voter est plus que jamais essentiel.

Nous voyons avec inquiétude des positions publiques décomplexées et omniprésentes s’affirmer et occuper les esprits. Elles menacent la séparation des pouvoirs et appellent à des confrontations néfastes. Des concepts et des idéaux qui sont et restent des ferments d’avenir sont manipulés et détournés de leur sens. De vieilles perspectives qui ont fait tant de mal dans le passé réapparaissent sous des formes adaptées aux temps actuels et aux repères parfois perdus.

Pourtant nous voulons inviter nos concitoyens femmes et hommes à ne pas cultiver le déclinisme et la peur, l’abandon ou le repli. Il est inexact de considérer que notre société n’est traversée que de menaces et de dangers. Des espaces ouverts de recherche du progrès humain et l’aspiration à plus de justice existent bien, en particulier chez les jeunes.

Il s’agit donc de chercher des solutions pour l’avenir en gestation dans le monde d’aujourd’hui. Ce travail-là est essentiel. Il doit s’inscrire dans une démarche ouverte et réfléchie, de celles qui inspirent des moments importants de l’Histoire. Il faut bâtir, et non pas craindre.

C’est en prenant en compte cette aspiration que la parole politique, brouillée par des engagements égarés et des pratiques condamnables, pourra se faire entendre largement, se régénérer et revivifier l’espace démocratique.

Les francs-maçonnes et francs-maçons signataires de cet appel invitent les citoyens à voter en conscience, de manière éclairée, à veiller dans leurs choix à ce que soit garanti le respect des valeurs et principes qui unissent. Ils incitent à refuser les terribles ferments de discorde et d’affrontements, à se situer dans une démarche responsable et prospective, génératrice d’une fraternité humaine généreuse et créative.”

 

Communiqué du Grand chapitre général féminin de France

A l’approche d’échéances électorales déterminantes pour l’avenir de notre pays, nous, membres du Grand chapitre général féminin de France (GCGFF), juridiction maçonnique féminine, rendons publiques nos plus vives inquiétudes face aux menaces pesant sur les valeurs qui sont au fondement de toute société démocratique –liberté, égalité, fraternité, solidarité, laïcité, défense des droits des femmes–, valeurs que notre engagement maçonnique nous impose de défendre.

L’agression de nature antisémite et antimaçonnique dont a été récemment victime le Grand maître du Grand orient de France, Christophe Habas, témoigne de l’urgence à faire front contre ceux et celles qui, jouant des difficultés sociales et économiques réelles d’une partie de la population, revisitent sous une apparente innocuité, l’idéologie national-socialiste.

Les discours racistes et clivants véhiculés par un parti fondant sa prétention à gérer les destinées de la France sur la préférence nationale, le repli identitaire et la haine de l’étranger qui serait cause de tous les maux, gangrènent notre société. Ils en appellent à un peuple français défini par l’exclusion de quiconque ne le serait pas par le sang. Ils délégitiment nos institutions tant nationales qu’européennes.

Nous, membres du Grand chapitre général féminin de France (GCGFF), qui portons l’héritage des Lumières, entendons, par notre vote, faire barrage à un parti puisant sa tradition d’un courant d’idées né contre la révolution et ses idéaux d’émancipation, courant qui s’est illustré, sous l’occupation allemande, par sa collaboration au régime nazi.

L’entreprise médiatique de « dédiabolisation » de ce parti ne saurait nous abuser et entamer notre vigilance à l’encontre d’idées, de pratiques et de projets politiques visant à remettre en cause les fondements moraux et républicains de notre société.

 

 

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L
En tout cas, les hautes louloutes françaises se sont bougées face à un communiqué légèrement mou du genou, vous ne trouvez pas?<br /> Par les temps qui courent, un peu de courage ça aide à tenir.<br /> Faire front contre le front, c'est simple et efficace autant que le vieux principe:<br /> si tu ne t'occupes pas de politique, la politique s'occupera de toi.<br /> Amen
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D
Oui, la prise de conscience que l'individu a un intérieur et un extérieur échappe. nous appelons cela le te:.int et le t:. ext.<br /> Nous disions il y a les diseux et il y a les faiseuux. Etre et paraitre... et bien sachons être libres,<br /> en dehors de toutes instructions de votes et allons voter. Pour exprimer publiquement notre choix de société. Celui qui peut créer le centre de l'union.
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M
"une fraternité humaine généreuse et créative."
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