Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Dans notre article précédent consacré à « La Gnose : le mot et la chose » (Critica Masonica n°8 et 9), nous avons présenté une histoire différente de ce mouvement spirituel de l’Antiquité. Nous l’avons fait à travers ce qui fut sa multiplicité foisonnante, qui était en fait celle du messianisme hébreu-palestinien remontant bien avant l’an zéro. Comme Bertrand Dubourg, nous pensons en effet que la Gnose s’est construite deux ou trois siècles avant Jésus-Christ et nullement un siècle après (L’invention de Jésus, II. La fabrication du Nouveau Testament, Gallimard, 1989).
Ici, nous affirmons avoir retrouvé la toute première école que nous appelons techniquement « groupe aleph ». Elle se dénommait « gnostique » pour des raisons bien précises dont la toute première tenait à plusieurs idées : « messianisme divin », divinité absolue du messie. Cela faisait contraste avec le « messianisme humain » qui s’incarnait officiellement par onction-consécration chez les grands prêtres yahvistes et les rois hébreux samaritains ou judéens.
Ce groupe, cette école religieuse, fut celle d’une rupture radicale basée sur la découverte du messie divin dans les lignes mêmes du premier livre saint, la Genèse-Bereshith, puis secondairement du reste de la Thorâh. Notre étude s’est effectuée par fouillage, creusement du texte : en un seul mot hébreu par midrash...
Pour lire la suite, abonnez-vous à la revue !