Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Rédac'
Il s’agit d’un des plus gros pavés de la rentrée éditoriale maçonnique. Le Dictionnaire vagabond de la pensée maçonnique (Dervy) est produit par une maçonne membre du Droit humain qui n’en est pas à son coup d’essai, puisque Solange Sudarskis a déjà publié notamment des réflexions sur le vocabulaire des trois grades symboliques. Pas moins de 1000 notices classées par ordre alphabétique sont ici proposées au lecteur dans une logique de renvois permanents qui vaut à l’ouvrage sa qualification de vagabondage.
Il s’agit en fait d’une sorte d’encyclopédie où sont recensés tous les éléments de la symbolique maçonnique, notions comme outils, rituels, et gestuelle. Les acquis de la science historique sont évidemment convoqués (pas tous, loin s’en faut), mais aussi tout ce qu’une certaine tradition maçonnique plutôt spiritualiste a agrégé comme mythes et légendes religieuses et/ou populaires principalement au XIXème siècle. On jugera de l’orientation philosophique de l’auteure par la dernière phrase de son introduction : « Le cosmos est un cryptogramme qui contient un décrypteur : l’homme ; la franc-maçonnerie stimule et encourage les frères et les sœurs à être cet homme-là. ».
Il serait vain de recenser les manques dans un tel ensemble qui revendique une certaine subjectivité. Tout ce qui est paru en matière de dictionnaires maçonniques, jusqu’au Daniel Ligou lui-même, en comportait. Rendons plutôt hommage au sérieux de la tentative et à la qualité de l’écriture. Un grand nombre de petites synthèses sur des notions parfois compliquées, comme l’originalité de certaines ouvertures dénotent un patient travail de construction d’une intertextualité.
