Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Il aura fallu presque une année pour que la tendance la plus spiritualiste de la maçonnerie féminine prenne son envol et quitte la Grande loge féminine de France (GLFF) pour créer la Grande loge initiatique féminine francophone (GLIFF). Cet événement illustre ce que nous avons mainte fois traité sur ce blog : la dispersion et la spiritualisation de la franc-maçonnerie française. Pour autant, il ne semble pas qu’en un an le projet ait eu beaucoup de succès. Trois loges pour démarrer, semble-il, autant dire le strict minimum syndical.
Cette nouvelle obédience sera créée à Lyon le 25 novembre prochain et Marie-Claude Batier devrait être la première Grande maîtresse d’un nouveau groupuscule... pardon, la sœur Grand maître, puisque les maçonnes concernées semblent avoir choisi de mettre l'intitulé des offices au masculin. Belle régression sur la difficile évolution du féminisme dans le langage que la Grande loge féminine de France est pratiquement la seule à porter avec, ailleurs, quelques loges mixtes. Voilà donc du féminin fort peu féministe. La capitale des Gaules, l’ancienne Lugdunum, abritera le siège central de l'obédience. Révarence gardée envers la décentralisation, on s'étonnera au passage qu'après une année d'intense activité, la GLIFF n'ait pas réussi à monter une loge dans celle de la France.
Le rite choisi par la GLIFF sera une forme de rite écossais ancien et accepté (REAA) " de tradition". Reste à savoir comment les principales composantes du paysage maçonnique français et la Grande architecte des petits univers vont accueillir cette nouveauté.