Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Critica Masonica était, les 11 et 12 novembre 2017, au 27e Salon de la revue à Paris.
Une occasion, pour la rédaction, de partager quelques rencontres...
P@n n°2, l’art moderne contre le crabe
La revue P@n (qui nous était voisine lors du Salon des revues), mérite doublement d’être connue de nos lectrices et lecteurs. En effet elle présente dans son numéro 2 (15$), sur le thème de la craquelure, une somme impressionnante d’œuvres d’art contemporain, peintures, sculptures, installations, photographies et poésies dont la reproduction et les commentaires ont été offerts par les artistes pour financer une fort noble cause. Certaines de œuvres ont même été données aux animateurs de cette opération à la fois esthétique et humanitaire.
Il s’agit en effet de venir en aide à une catégorie de personnes cancéreuses très exposées, les jeunes adultes. En effet, nous a-t-on expliqué, alors que des progrès spectaculaires sont observés dans le traitement des enfants ou des adolescents malades, il semble que les jeunes adultes tardent à prendre en compte les premiers symptômes, ce qui entraine parfois des conséquence désastreuses.
La revue est vendue au profit de la Fondation David Tafani, 2302, chemin du Pioulier, 06140 Vence. Une procédure sécurisée est prévue pour recueillir les dons : https://www.fondationdavidtafani.com/donate
Sigila n°39
Au Salon des revues, nous avons aussi retrouvé des revues amies de longue date. Parmi celles-ci, semestrielle et transdisciplinaire, Sigila, une publication franco-portugaise que nos lecteurs connaissent donc déjà, dirigée par Florence Levi. Si cette revue s’est spécialisée sur la question du secret, elle n’en mérite pas moins d’être connue et reconnue.
Dans son numéro 39, consacré à la notion d’indiscrétion, Sigila nous offre une suite de texte courts au quadruple intérêt littéraire, ethnologique, philosophique et historique. Les deux tiers des articles sont écrits dans la langue de Molière et un tiers dans celle de Pessoa.
Parmi la vingtaine de textes proposés dans ce numéro, on reprendra quelques exemples (au risque de passer nombre d’auteurs sous silence). Après une ouverture de Gilles Lapouge qui traite de l’indiscrétion à travers les souvenirs d’un voyage au Brésil, Claire Blandin rend compte de l'étude qu'elle a consacrée au courrier des lectrices du Magazine féminin Elle dans les années 1960 ; Pierre Antoine Fabre étudie l’évolution de la notion d’indiscrétion dans la tradition chrétienne ; Delphine Bouit s’attaque à l’évolution des lois en matière de secret professionnel ; Pedro Vianna se demande si le Hamlet de Shakespeare ne serait pas une tragédie de l’indiscrétion... Mais ce choix ne rend pas compte de la dominante littéraire du numéro qui voit défiler bien des écrivains, ainsi que le musicien Béla Bartók.
La revue présente également des poèmes en deux langues, une rubrique d’anthologie du secret et quelques illustrations. Dans les notes de lecture, on notera sous la plume de Florence Lévi, une recension de L’Histoire du silence de la Renaissance à nos jours (Albin Michel, 2016) de l’indispensable Henri Corbin.
Le numéro 40 de cette revue particulièrement soignée sur le fond comme sur la forme, en un mot très agréable à lire, ne devrait pas tarder à sortir des presses. Il sera comme les précédents proposés à 17 euros et consacré aux « passages ». L’abonnement annuel pour deux numéros est à 30 euros, plus 6 euros de frais de port. Le numéro suivant, qui paraitra début 2018, traitera de la « disparition ». Pour tout contact : sigila@clu-internet.fr.
Inflexions n°36, une revue d’éthique pour l’armée de terre.
Hasard des placements dans les salons, nous étions positionnés, à côté d’adjudants de sexe féminin qui ne voulaient pas qu’on les nommât adjudantes, même après rappel à l’ordre quant au respect des lois de la République. En tout état de cause féministe, cette revue multidisciplinaire, mais à dominante de philosophie morale, qu’elles présentaient à des visiteurs parfois surpris, publie trois numéros par an et se veut un lieu de dialogue entre civils et militaires. Les rédacteurs sont d’ailleurs issus d’univers qui ont en d'autres lieux du mal à se croiser. L’armée de terre a bien compris qu’en termes de soft power, une telle revue ouverte aux débats, en évitant les polémiques était bien plus efficace qu’un pensum institutionnel. Inflexions en est à sa 36ème livraison, laquelle est consacrée à : « L’action militaire, quel sens aujourd’hui ? » Seize articles, assez courts figurent au sommaire, plus deux autres en varia, l’un concernant la reconquête de l’architecture militaire dans la cité (Frédéric Cerdat), l’autre à la collecte de l’expérience combattante (Christophe Lafaye).
La dernière des contributions au débat sur le sens de l’action militaire aujourd’hui est due à un fils de militaire, par ailleurs Primat des Gaules, autrement dit le cardinal-archevêque de Lyon, Philippe Barbarin. Le sabre et le goupillon diront les méchantes langues. Mais en octobre 2008, Inflexions avait publié un « les dieux et les armes » et ce serait médire du patient travail de l’équipe directement reliée à l’état-major de l’armée de terre qui s’efforce de doter l’ancienne grande muette d’un outil de réflexion éthique, que de renvoyer cette revue à une époque révolue. Inflexions, vendue 13€ et dont quelques articles sont traduits en anglais, assure au surplus un gros travail de recension des nombreux ouvrages paraissant dans son champ d’étude. La rédactrice en chef, Emmanuelle Rioux, spécialiste des affaires militaires, tient aussi un site bien fourni en informations et commentaires : https://agilience.com/fr/e_rioux.
Tous les textes parus dans Inflexions depuis juillet 2006 et le lancement de cette opération éditoriale sont disponibles en lecture, mais non téléchargeables, sur le site inflexions.net. Signalons à nos lectrices et lecteurs un numéro paru en 2010 sur le thème : « Transmettre » et un autre en 2011 : « Hommes et femmes, frères d’armes ? L’épreuve de la mixité ».