Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Sur ce qui se lâche en ligne…

Jean-Pierre Bacot

 

Nous reprenons ici, avec l’aimable accord du responsable du blog Hiram.be, vaisseau amiral de la blogosphère maçonnique, une partie d’un fil de discussion qui a eu lieu entre le 21 et le 31 novembre et s’est ensuite poursuivi, à propos de la remise du prix du droit des femmes par la Grande loge féminine de France (GLFF) à l’historienne Éliane Viennot. Nous avons pris cette initiative pour plusieurs raisons. D’abord Éliane Viennot, spécialiste de la performativité du langage, nous a aimablement accordé une entrevue qui paraîtra dans le numéro 11 de Critica Masonica et il nous intéressait de voir comment elle était traitée. Ensuite nous avons constaté depuis des mois, et même des années, que trois types de sujet déchainaient les commentaires sur ce blog et sur d’autres : ce qui touche à la maçonnerie féminine ; ce qui tient encore aux suites de l’éclatement de la Grande loge nationale française (GLNF) et ce qui réfère aux diverses conceptions de la laïcité. Ce déferlement est à la fois quantitatif et qualitatif. Comme on le constatera en effet, la violence du discours est fréquente.

 

Sur le premier de ces thèmes, la présence des femmes en maçonnerie, deux autres textes ont suscité récemment un nombre important de commentaires et des propos parfois peu aimables : la création de la Grande loge féminine francophone le 26 novembre (34 commentaires) et l’édition d’un petit livre dénonçant la violence faite aux femmes par le Grand chapitre général féminin le 24 novembre (31 commentaires). Le texte que nous traitons aujourd’hui en avait recueilli 95 au 30 novembre, ce nombre augmentant encore légèrement chaque jour. On peut expliquer cette importance par l’ajout, à l’appétence habituelle des commentateurs pour ce registre féminin, le fait qu’il ait croisé la question très débattue dans les médias de l’emploi du féminin dans le langage, sujet dont Éliane Viennot est spécialiste (voir notamment, Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française, éditions iXe, 2014).

 

Pour se donner une idée du rapport entre le nombre de commentaires indiqués et la norme moyenne, précisons que les autres sujets traités sur Hiram.be en novembre et qui ont dépassé les 30 commentaires sont classables dans l’une des trois catégories précitées. Il s’agit de trois articles de Géplu : « Pas d’obsèques religieuses pour les francs-maçons au Bénin », le mercredi 22 novembre (30) « Élections à haut risque à la GL-AMF », le dimanche 12 novembre (59), « Courageuse Caroline Fourest », le jeudi 2 novembre (38). La grande majorité des autres textes recueillent entre 1 et 5 commentaires.

 

Pour des raisons de place, nous n’avons pu présenter l’ensemble du fil des interventions dont l’immense majorité s’effectue sous pseudonyme. Il sera possible de s’y reporter sur le site d’Hiram.be. On verra que plusieurs registres interfèrent, sur un bruit de fond majoritaire, dont nous donnons quelque exemples, à tonalité machiste goguenarde, interviennent quelques propos féministes et même des réflexions sur la nature de cet espace de commentaires.

 

Nous avons classé les messages dans l’ordre de leur arrivée, alors que le logiciel du blog propose une vue assez compliquée, à cause des messages qui répondent directement à un autre. Ajoutons pour la clarté du propos que nous sommes intervenus à deux reprises dans la discussion, d’abord avant de décider de rédiger ces lignes, puis en demandant en direct au responsable du blog l’autorisation de reprendre des données qui lui appartiennent, au moins moralement, aussi publiques soient-elles. Géplu est lui même intervenu à trois reprises. Ce dernier nous a declaré : “avoir pris pour parti d'accepter sur son blog quasiment tous les commentaires, sans censure aucune, ne supprimant que ceux qui outrepassent la bienséance, sont injurieux ou diffamatoires”.

 

Soulignons un point quant à la question de l’attitude de la Grande loge féminine de France. Nous l’approuvons entièrement dans cette remise de prix, mais nous étonnons qu’elle participe parallèlement à des rencontres et des publications avec des obédiences masculines spiritualistes qui se refusent absolument d’intervenir dans le champ sociétal. Au moment où apparaît une petite obédience féminine, la Grande loge initiatique féminine francophone (GLIFF), qui participe de ce refus et ne semble pas se caractériser par son féminisme, il y a là une figure de grand écart que nous avons déjà soulignée et qui ne laisse de nous étonner.

 

Reste à noter, pour ne pas être trop long, la force du rituel maçonnique qui est ici marquée en creux. Les débordements de langage ne seraient en effet tolérés dans aucune loge et on peut légitimement se demander quels sont les apports à la fois positifs et négatifs de « la maçonnerie en ligne ».  Il est vrai que le lecteur ou la lectrice des blogs n’a pas pour habitude, sauf exception, de manifester son intérêt ou son approbation. En revanche, les avis négatifs arrivent plus facilement et de la part de catégories de personnes qu’il serait intéressant de pouvoir analyser.  Il existe en effet des grincheux de profession, sans parler des « trolls » dont le rôle est de polluer. De plus, il nous est impossible de savoir si un scripteur n’intervient pas sous plusieurs pseudonymes et, évidemment, si tous les commentateurs sont maçons.

Commençons par la reprise d’une partie du texte proposé par Géplu, rédacteur en chef du blog Hiram.be, le mardi 21 novembre. Le titre, la photo et la légende sont également repris du blog. Nous présentons ensuite une sélection de la longue liste des commentaires.

Sur ce qui se lâche en ligne…

Éliane Viennot, lauréate du Prix, Françoise Carer, présidente de la Commission du Droit des Femmes de la GLFF, Marie-Thérèse Besson, Grande Maîtresse de la GLFF, et Réjane Sénac, conférencière.

 

« Le surprenant prix des droits des femmes de la GLFF » titre Géplu.

 

« Comme annoncé vendredi, la Grande Loge Féminine de France a remis samedi son premier ‘Prix des Droits des Femmes’. Celui-ci a été attribué à Éliane Viennot, à l’unanimité de la Commission nationale des droits des femmes de la GLFF, organisatrice de la manifestation. Un choix qui fera grincer quelques dents chez celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette égérie d’un féminisme de combat, distinguée qui plus est pour ce qui peut paraître comme aussi ridicule que dérisoire (et contestable), le rejet de la règle d’accord qui en grammaire française fait privilégier le masculin sur le féminin ! N’y a-t-il pas d’autres combats autrement plus importants à mener et soutenir pour la cause du ‘Droit des Femmes’ ?…

 

De plus cette féministe a manifesté dans l’interview qu’elle a accordé au blog La Lumière de L’Express une ignorance crasse de la franc-maçonnerie, déclarant notamment :

 

J’ai juste trouvé invraisemblable que le GODF devienne mixte parce que l’un de ses frères est devenu une sœur. Ce ne sont pas des arguments rationnels qui les ont convaincus : ils ont changé leur fusil d’épaule à cause d’un coup de bistouri. C’est insoutenable. D’autres grandes obédiences masculines demeurent mono-genres, comme quoi la lumière n’est pas parvenue à leur étage’.

 

Des propos aussi faux et imbéciles que sexistes. Et quand on lui fait remarquer que la GLFF est aussi une obédience mono-genre, elle répond ‘Oui, mais les femmes ont besoin de lieux non-mixtes pour se retrouver, car elles sont opprimées. Pour les mêmes raisons, il existe des groupes féministes réservées aux femmes’. Que répondre à celles qui disent se battre pour le respect de l’égalité homme-femme et tiennent de tels propos (…) »

 

Suit un extrait du compte rendu officiel de la cérémonie par la GLFF :

 

« La cérémonie de remise du trophée a été précédée d’une conférence par Réjane Sénac, directrice de recherche CNRS à Sciences-po et présidente de la commission parité du Haut comité à l’égalité entre les femmes et les hommes, instance de consultation auprès du Premier ministre.

 

Auteure de plusieurs livres, dont le dernier, Les Non frères au pays de l’égalité, Réjane Sénac s’est attachée à démystifier ce qu’elle considère être l’illusion égalitaire d’une République dite ‘fraternelle’ et d’une citoyenneté dont les non frères ont été d’emblée exclus. Tant par la rigueur des concepts que par son humour et la verve de son expression, elle a captivé un auditoire qu’il soit, ou non, en total accord avec cette mise en cause du ‘totem républicain’, pour reprendre son image.

 

La journée, s’est terminée par la signature des ouvrages de la conférencière et de la lauréate, autour d’un verre de l’amitié, permettant ainsi de prolonger les débats et les questionnements, dans une ambiance très… sororelle ». 

 

L’article de Geplu est à charge ou, tout au moins, indique une direction que vont prendre les premiers commentaires. C’est ainsi que les premières réaction seront  toutes basées sur une dérision de l’écriture inclusive.

 

- Doit on dire « professeure » ou « professeuse  » ? Déjà que les gamins ont une vision assez fantaisiste et approximative de la grammaire (ou grammére ) et de l’ortografe, je suppose que ça va aider pour la rédaction des CV, lettres de motivation et courriers professionnels. Mais je suis rassuré de constater que la GLFF sait où porter ses efforts et ses soutiens en matière de droits des femmes. Le gauchisme culturel a de beaux jours devant lui. Merci cher géplu de m’avoir permis de rire dès potron minet (1.ASTRONOME64 21 NOVEMBRE 2017 À 08:48).

 

- ET après on s’étonnera du nombre de démissions à la GLFF……Cette GRANDE LOGE FEMININE DE FRANCE ne devrait elle pas s’appeler maintenant GRANDE LOGE FEMINISTE DE FRANCE ?????? Quel gâchis et peu à peu quelle perte de nos valeurs, TRISTE TRISTE …(2.MANON 21 NOVEMBRE 2017 À 10:05).

 

- « Doit on dire « professeure » ou « professeuse » ? » Ni l’un ni l’autre… Auteur, professeur… sont des métiers, des états… Tout comme ministre… Si on veut être puriste de la nov-langue féministe on devrait écrire ministre-sse ou pire mini-stress (et dieu (s’il existe) sait combien nos ministres(ses) nous en donnent du stress) (3.EMMANUEL 21 novembre 2017 à 10:27).

 

Arrive ensuite  une interrogation sur l’attitude «  schizophrénique » de la GLFF :

 

- La GLFF qui participe à un livre et à des rencontres avec la GLDF, la GLTSO et la GLMF dont le fond est entre autres, et c’est écrit, de ne pas intervenir dans la cité !!!!
Duplicité ou schizophrénie?
(4.JULIETTE 21 NOVEMBRE 2017 À 10:46).

 

Après d’autres variations sur la question de la féminisation du langage, une nouvelle critique de la GLFF :

 

- La GLFF s’enfonce de plus en plus dans un  » féminisme de salon » , qui plus est « petit-bourgeois ». C’est sûr que toutes les femmes, par exemple, du monde arabo-musulman , qui luttent parfois les armes à la main pour leur émancipation, seront heureuses de ce soutien fondamental à leur lutte… On comprend mieux , dans ce contexte, que des soeurs veuillent retrouver une démarche réellement initiatique loin de cette démarche « sociétale » biaisée. Démarche sociétale baisée, car, quitte à être « sociétale », la GLFF aurait certainement des combats plus prioritaires à mener que celui-là, dont tout le monde se fout, tellement il est « imbécile ». Cela ne donne vraiment pas une image positive de cette maçonnerie-là ! Quelques authentiques « féministes » , comme Louise Michel que la GLFF honore chaque année, doivent se retourner dans leur tombe (10.ALJA 21 NOVEMBRE 2017 À 12:57).
 

… Et un premier compliment :

 

- Le discours qui consiste à dire « n’y a t-il pas plus important comme cause à défendre ? » est toujours aussi rassis. S’il fallait hiérarchiser les actions pour faire quelque chose, plus personne ne ferait rien. Bravo en tous cas à la GLFF ! Cette règle de grammaire sexiste date du XVIIème Siècle, et les milliers d’enseignant-es qui ont signé le Manifeste ne veulent plus l’enseigner, pour la simple et bonne raison qu’elle n’est plus compatible avec les orientations éducatives d’aujourd’hui, puisqu’on leur demande de former les enfants à l’égalité des sexes. Et pan ! Bravo encore ! (13. MARIE 21 NOVEMBRE 2017 À 22:32).

 

Il faudra attendre pour trouver un premier post féministe et probablement masculin :

 

- S’il fallait prouver que les francs-maçons sont sexistes et machistes, il suffirait de lire cet article et certains commentaires ! Nous sommes encore au Moyen-Age et nos soeurs ont bien du mal à se voir reconnaître leurs droits d’humanité et quand elles prennent une belle décision (Bravo à la GLFF pour ce beau geste), les hommes s’empressent de leur rabaisser leur caquet ! Aucun argument n’est nécessaire et seule la capacité des femmes et des soeurs (du moins celles qui ne sont pas engluées dans le machisme ambiant) à s’affirmer permettra peut-être de sortir de l’obscurantisme primaire et assez désolant quand il émane de francs-maçons ! (26.ALAIN 23 NOVEMBRE 2017 À 01:37).

 

Puis une remarque anti trolls :

 

- Les commentaires sont effarants, à croire que c’est là une des ces attaques coordonnées sur sites « généralistes » par ceux qui se complaisent dans la ténèbre. Que de rectitude, d’esprits libres et de propos non binaires…(28.TAZIR 23 NOVEMBRE 2017 À 11:13).

 

Et après une nouvelle série de considérations macho-ironiques, une critique bienvenue de la sacro-sainte référence aux constitutions d’Anderson :

 

- @ PAPYLI post 32. Je pense qu’il faudrait arrêter de se référer à ces Constitutions de 1723, car le Centre de l’Union dont il y est question est un concept fondamentalement discriminatoire qui ne concerne que les chrétiens. Il exclut les athées, stupides comme Achille est aux-pieds-légers ; les libertins, irréligieux par définition ; les femmes, pour lesquelles l’Ordre n’est aucunement pensé ; les juifs, parce que non-chrétiens ; les mahométans, pour la même raison. Et puis encore d’autres multiples sous-groupes. Il fut longtemps question des cinq B : bossus, bègues, bancaux, bougres et bigles (de mémoire). Avec chaque fois de très « bonnes » raisons. La franc-maçonnerie des origines est fondamentalement DISCRIMINATOIRE avec un discours universaliste (38.LINEA RECTA 23 NOVEMBRE 2017 À 17:51).

 

Et dans un autre registre :

 

- @LINEA RECTA post 38. Je pense qu’il faudrait arrêter avec la maçonnerie et son symbolisme ringard, parce que selon ce symbolisme d’un autre temps (!) le féminin est associé au négatif, alors que le masculin est associé, lui, au positif, Pffffffff ! (39.DÉSAP 23 NOVEMBRE 2017 À 20:57).

 

Alain, le féministe, propose une véritable contribution :

 

- Ne serait-il pas possible de garder raison et d’essayer d’appliquer notre méthode de travail : d’abord respecter l’autre : Éliane Viennot, objet de tant de raccourcis polémiques, est une grande universitaire qui est reconnue internationalement ; elle travaille sur un sujet difficile depuis des années et a le courage de défendre sa réflexion. La GLFF par l’intermédiaire de son jury l’honore à l’unanimité ! ce n’est pas à nous de critiquer leur choix qui est d’abord une reconnaissance d’une sommité ! Éliane Viennot ne connaît de la FM que l’image que celle-ci donne à voir ; on ne peut lui reprocher de prendre acte de la mauvaise image que nous donnons ! C’est à nous de montrer l’excellence de notre réflexion ! Si on ne médiatise que des querelles de conciergerie comment se plaindre que l’on nous déconsidère ? La condition féminine est mondialement dévalorisée et opprimée et il est très difficile pour nos compagnes de se voir reconnaître leurs droits tant le machisme et le sexisme sont des banalités ambiantes (voir la métaphore de la grenouille). N’est-il pas possible de laisser aux femmes leur libre arbitre et d’essayer de comprendre pourquoi elles en arrivent à élaborer les conditions de leurs reconnaissances ? Essayons de nous écouter et de nous comprendre si on veut que notre ordre est un sens ? ps : je m’excuse d’avoir pu choquer certaines sœurs et certains frères en les accusant de machistes et de sexistes bien que je ne les connaisse pas ! (42.ALAIN 23 NOVEMBRE 2017 À 21:23).

 

En 51ème position, le responsable du blog intervient une première fois et opte pour la dérision scatologique, pas supplémentaire dans la critique de l’initiative de la GLFF par rapport au ton de son article, mais surtout marque d’un refus d’élever le débat :

 

- A propos de la réforme de l’orthographe qui prévoit de simplifier la langue française, un ami m’a envoyé l’amusante histoire suivante. Un peu d’étymologie… Ainsi, le « ph » de « pharmacie » sera remplacé par un « f » pour donner « farmacie » ; « orthographe » s’écrira « ortografe » et « analphabète » deviendra « analfabète ». Or, chaque mot prend son sens dans ses racines : ainsi, le mot « analphabète » est issu des deux premières lettres de l’alphabet Grec, « alpha » et « beta » précédées du préfixe “a” privatif qui lui donnent son sens originel, à savoir : « qui ne connaît pas les lettres », donc qui ne sait ni lire, ni écrire. (les maçons comprendront). Si désormais on écrit « analfabète », c’est totalement différent, et il faut revoir l’étymologie du mot et par conséquent son sens. Ainsi écrit, « analfabète » est issu de : « anal » : qui a rapport à l’anus ; « fa » : la quatrième note de la gamme ; « bète » : personne un peu sotte. Un « analfabète » est donc un con qui fait de la musique avec son trou de balle ! A ne pas confondre avec « les trous du cul » qui pondent « des réformes à la con ». Le problème est-il bien résumé ?… (51. GÉPLU 25 NOVEMBRE 2017 À 15:09).

 

Avec une telle blague, pas étonnant qu’il lui soit répondu illico :

 

- Hilare, j’en glousse (52.AUMONT 25 NOVEMBRE 2017 À 16:05).

 

Relevons une des rares analyses assez fouillées :

 

- Bien sûr, aucune femme ne peut rester insensible à la défense de ses droits. Mais la majorité des sœurs de la GLFF n’entre pas en maçonnerie pour militer comme dans un parti politique. Cela on peut le faire en adhérant librement à une association non maçonnique ou un parti politique. La loge doit rester le dernier havre de paix pour justement s’y ressourcer et être plus « opérative » dans la cité, en tant que citoyenne et non en tant que franc-maçonne, à son rythme, avec son propre angle de vision… Loin des pressions profanes, de la propagande, des paillettes et de la foire aux vanités. Quant à la création d’un prix des droits de la femme… Pourquoi pas ? A chacune son petit plaisir. La GLFF est désormais un véritable lobby féministe, très parisien, très remonté contre le « masculin », avec des ramifications qu’on ignore. La GLFF est citée et instrumentalisée dans tous les sens, les loges/les sœurs n’ont plus le contrôle de leur extériorisation ; c’est pour cela qu’il devrait y avoir plus de transparence sur le fonctionnement de la commission organisatrice et plus de concertations dans les loges. Quant au choix de l’heureuse élue… nous voilà « Back to the seventies »… « 1970 est le 1968 des femmes » (disait une historienne en parlant du MLF) et ça n’a pas été toujours idyllique au sein de ces différents mouvements… C’est ça une maçonnerie « progressiste et progressive » ? Cette commission est-elle en train d’essayer de relancer le MLF sur le dos et avec les cotisations des sœurs de la GLFF ? Obédience qui en effet devient de plus un ordre féministe et non plus un ordre initiatique. Le plus insupportable c’est tout ce tapage en interne… On ne s’entend plus… dans tous les sens du terme. Le profane pollue l’espace sacré ! Et si on ose faire remarquer que le « combat » de cette commission n’engage et ne représente qu’elle-même… On est flingué sévère. Et oui en GLFF on se gargarise de la défense des droits des femmes, à l’extrême, mais quand on voit comment on se traite entre maçonnes et qu’une grande présidente menace véhicule la haine de l’autre… haine dont elle semble se nourrir… à l’extrême… on peut sourire… sinon pleurer. Les ténèbres triomphent sur la Lumière… L’ambition, l’ignorance et le fanatisme ont encore de beaux jours… (63. MARIA7 26 NOVEMBRE 2017 À 15:58).

 

…Et un propos désabusé :

 

- C’est fou… C’est fou comme mêmes les valeurs maçonniques sont terrassées par la lutte des sexes ! A l’image de ce qui se passe dans la vie profane, rien de mieux. De vieilles aigreurs qui font perdre tout sang froid et toute lucidité… Pauvres de nous ! Quelques soient les erreurs, les maladresses, à nuancer toujours, nous savons tous que la moitié de l’humanité n’a toujours pas les mêmes droits que l’autre, cela devrait permettre de garder du recul, non ? Un peu de pudeur dans les critiques ! Un peu de… spiritualité (68. DOMILITE 26 NOVEMBRE 2017 À 16:54).

 

C’est alors que le maître de jeu revient et entre en dialogue :

 

- Ce 4ème pouvoir n’est effectivement pas soumis à l’élection, mais la réussite ou l’échec d’un média, papier ou aujourd’hui électronique, tient (ou devrait tenir) à son rayonnement dans le public, à une forme d’adhésion et de fidélisation d’un lectorat. On peut comparer cette adhésion à une élection, même si le jeu des subventions et des « aides à la presse », originellement destinées à garantir et préserver la pluralité en aidant les plus petits titres (ce qui a été largement dévoyé depuis), et surtout depuis l’arrivée de l’argent du « grand capital » prêt à soutenir sans compter des titres de presse largement déficitaires tant qu’ils véhiculent sa pensée et ses idées dénaturent ce jeu de la libre concurrence, qui ne devrait s’appuyer que sur la valeur ou l’intérêt, reconnus par le succès de lectorat. Comme le dit un vieil adage, un média libre et indépendant est un média qui peut ne vivre qu’avec le seul argent apporté par son lectorat. Le Canard enchaîné est peut-être le seul exemple en France… (69.GÉPLU 26 NOVEMBRE 2017 À 17:38).

 

- Et le Monde Libertaire involontairement, toutes la distance qui sépare l’intelligence de la pensée antique de l’obscurantisme de cette imbroglio indescriptible nommé initialement Thora, puis Bible et enfin Coran (70.PAPY GRINCHEUX 26 NOVEMBRE 2017 À 17:49).

 

- À diffusion beaucoup plus confidentielle…(71. GEPLU 26 NOVEMBRE 2017 À 18:04).

- On peut « fidéliser », comme une drogue dure, comme l’opium du peuple, Non ? et puis on fidélise aussi dans des mécanismes sado masochiste, ou encore dans le désir mimétique…N’est ce pas ? Vous savez très bien que le « peuple » hait l’abjection des médias comme il s’est mis à haïr ces curés, les petits marquis et marquises incultes et arrogants qu’il est obligé de subir, et qui fricotent pour se faire reconnaitre des pouvoirs élus, dans les zones interlopes des corruptions certes financières mais tout autant intellectuelles et qu’éthiques (72.HRMS 26 NOVEMBRE 2017 À 18:09).

 

Le spécialiste d’Anderson revient à la charge :

 

- TCF LINEA RECTA, il est une erreur qu’il faut se garder de commettre pour espérer comprendre quelque chose : ne jamais juger hier avec les paramètres d’aujourd’hui. D’autre part, relisez-vous, notamment votre dernière phrase, vous donnez la raison de votre incompréhension. Préambule : l’objectif de Anderson et Désaguliers : que la Maçonnerie se diffuse dans la société de manière à combattre l’obscurantisme sous toutes ses formes ; en conséquence, émettre dès le départ des règles transgressives, c’était condamner cette diffusion aux seuls convaincus ; certes il y en avait, mais ils se comptaient « sur les doigts d’une main », or il était nécessaire de diffuser « large » si l’on souhaitait provoquer un changement des mentalités ; d’autre part, il était prioritaire de commencer par le commencement (et non de tout vouloir tout de suite, ce qui ne mène jamais à rien, cf. emblématique : « ABCD de l’égalité » : excellente idée, méthode nulle, résultat : retrait du dispositif & impact zéro) : le commencement c’était déjà de réconcilier les chrétiens entr’eux, les Anglais sortaient péniblement et très timidement d’une des pires guerre civiles et de religion de leur Histoire ; le reste, c’est votre conclusion qui l’exprime. Conclusion : Anderson et Désaguliers ont été bien inspirer de jouer la partie à trois bandes, la troisième étant la conséquence de 1738 : l’union de 1813. Moralité : je maintiens mon commentaire 39, confondre vitesse et précipitation est une bêtise. Quant à voir des principes religieux dans quelques parties des Constitutions de 1723, 1738 et dans la Maçonnerie en générale, c’est ne s’en tenir qu’à l’écume et n’avoir qu’une piètre opinion de l’intelligence, la prudence et les réels objectifs de leurs rédacteurs ; objectifs aujourd’hui totalement galvaudés par le prêchi-prêcha biblique exégétique ésotérique dont nous rabattent les oreilles certaines « sommités » reconnues comme telles (82.DÉSAP 27 NOVEMBRE 2017 À 15:11).

 

C’est alors que notre petite idée germe :

 

- Tiens, avec les pseudonymes, ça ne devrait pas poser de question légale, si Geplu m’y autorise, je me propose de publier ce fil de commentaires et d’autres, tels quels, à toutes fins de conserver la mémoire de ce nouvel espace maçonnique, si l’on ose dire que sont les blogs, pour l’édification des masses ébahies (88.JEAN-PIERRE BACOT 28 NOVEMBRE 2017 À 16:52)

 

… Et une provisoire conclusion :

 

- Le simple fait que vous trouviez que les commentaires de blogs soient un « espace maçonnique » alors que la qualité des intervenants ne peut absolument pas y être prouvée, et que toutes les manipulations y sont permises si elles sont un minimum subtiles, en dit long sur votre approche et votre considération pour notre ordre. J’espère que vous n’oublierez pas d’y inclure ce commentaire particulier ! A moins qu’il ne s’agisse vulgairement là que d’une forme de chantage… on pratique l’anti-maçonnisme qu’on peut, n’est ce pas… (90.YASFALOTH 29 NOVEMBRE 2017 À 00:18).

 

Que dire de ces quelques extraits, l’entier fil de discussion, encore vivant, étant, rappelons le consultable sur Hiram.be ? Eh bien qu'il se confirme que les blogs maçonniques, surtout s’ils ont acquis une certaine notoriété, génèrent, sur certains sujets clivants, des salves de commentaires qui ne sont pas tous, c’est le moins que l’on puisse dire, des contributions utiles au débat, ni même à une critique digne de ce nom, mais est-ce leur but ? L’étude de la maçonnerie en ligne reste décidément à mener.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article