Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Rédac'
Le bruit court que les anticléricaux seraient en grande souffrance. La cause en serait qu’au vu de la déshérence de la sainte Église apostolique et romaine sur le territoire des Gaules, ils ne trouveraient plus ni curé, ni moine à croquer, ni même de religieuse pour le dessert. Comme le fait de manger de l’iman ou du rabbin n’est pas toujours socialement admis et que les pasteurs évangélistes ne sont pas réputés comme étant très faciles à digérer, le moral serait donc dangereusement en baisse au point que certains (comme « Riposte laïque ») en seraient passés à l’extrême droite.
Fort heureusement, une piqure de rappel est arrivée de Rome, qui donnera du baume au cœur et permettra de réactiver l’expression « à bas la calotte ! ». Passant presque inaperçue, la congrégation pour la doctrine de la foi a fait paraître en 2015, en latin, la Déclaration sur les associations maçonniques, une synthèse des positions vaticanes dont les éditions Liber Faber nous offrent aujourd’hui traduction française.
C’est le cardinal Gerhard Müller, Préfet de la doctrine de la foi qui a fourni l’introduction de ce rappel aux principes s’appuyant sur des travaux menés par la conférence épiscopale allemande en 1980 et celle, très détaillée au point que certains supposent une connaissance intérieure, des Philippines, en 2013.
Les membres du dicastère de la curie romaine se sont donc remis au travail. L’ennemi n’a pas trahi, c’est rassurant. Que l’on se rassure en conséquence, gaudeamus igitur, il y a toujours une stricte incompatibilité entre catholicisme et maçonnerie et la raison en est claire : la franc-maçonnerie présente une conception de l’homme et de la réalité dans laquelle l’homme se réalise par lui même avec ses propres forces intellectuelles et morales. Quant à la foi catholique, au contraire, elle professe la rédemption de l’homme grâce à Jésus-Christ. Il y a donc confirmation de ce qui avait été formulé en 1985 par le cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoit XVI et le dominicain Jérôme Hamer et sur laquelle l’Église ne revient pas. L’excommunication des francs-maçons reste levée, mais pas l’interdiction de la communion.
Donc, rien de changé, les catholiques maçons restent avec leur cas de conscience. Cependant plus la force de l’Église déclinera, plus les arrangements avec le seigneur seront facilités.