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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

« Le rite d'adoption et l'initiation des femmes en franc-maçonnerie » de Jan Snoek

 

Rédac'

 

Ce livre majeur ayant été publié en 2012, avant la création de notre blog, nous avons pensé qu’il était utile de mentionner son existence à destination de toutes celles et ceux qui s’intéressent à ce que fut la préfiguration de la franc-maçonnerie féminine. Cet ouvrage très important en poids comme en intérêt de Jan Snoek est toujours vendu 25 euros chez Dervy avec une préface de Cécile Révauger et une postface de Denise Oberlin pour laquelle « justice est rendue aux franches-maçonnes ».

 

Il s’agit en effet d’une enquête historique menée à l’échelle européenne d’une très haute précision, depuis la naissance de la loge francophone De Juste à La Haye en 1751, sur laquelle avait déjà remarquablement travaillé Margaret C. Jacob dans son ouvrage Les Lumières au quotidien. Franc-maçonnerie et politique au siècle des Lumières (éditions à L’Orient, 1991, traduction de 2004). Cette initiative fut suivie avec un certain décalage de la création de plusieurs dizaines de loges identiques en France. Le Grand orient s’est en effet emparé de l’affaire en 1774. Jan Snoek est allé rechercher tout ce qui pouvait exister en termes de rituels, depuis le plus ancien que l’on ait retrouvé, datant de 1753, jusqu’à la reprise au sein de l’Union maçonnique féminine en 1945, puis de la Grande loge féminine de France (GLFF) en 1952 de la loge Cosmos qui continue à faire vivre aujourd’hui ce rite dans une pure féminité, alors qu’au XVIIIème siècle, la maçonnerie d’adoption était mixte.

 

Le livre donne au passage de précieux renseignements sur ce que furent les premiers pas de la GLFF et sur les débats qui eurent lieu sur le choix d'un rite entre le Rite d’adoption et le Rite écossais ancien et accepté (REAA), le Rite français n’apparaissant, rappelons-le qu’en 1974.

Jan Snoek ne manque pas de détailler également les discours qui furent tenus au XVIIIème siècle sur cette maçonnerie des dames. À côté de certains esprits éclairés, le nombre des railleurs fut considérable. Année après année, l’historien accumule les sources et les tableaux synthétiques et comparatistes, fournissant au surplus des annexes très complètes. Jamais pareil travail n’avait été réalisé sur cette préfiguration que le XIXème siècle éteignit et qui ressortissait à un incontestable féminisme. Les adversaires ne s’y trompèrent pas.

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C
Un excellent bouquin, effectivement
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