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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

« Fred Zeller, franc-maçon, artiste peintre et militant au XXème siècle » de Denis Lefebvre

Rédac'

 

Denis Lefebvre a publié en 2004 chez Bruno Leprince la première biographie de celui qui fut Grand maître du Grand orient de France entre 1971 et 1974, sous le titre Fred Zeller, des trois flèches au trois points. L’auteur nous en présente une synthèse dans la collection Pollen de Conform éditions, Fred Zeller, franc-maçon, artiste peintre et militant au XXème siècle.

 

Zeller, né en 1912 et disparu en 2003 fut en effet à la fois un militant, commençant son activité chez les trotskistes, un franc-maçon actif et un artiste peintre. Adhèrent au mouvement trotskiste, il quitte le Pari ouvrier et paysan qui les fédère alors en 1937 pour adhérer au Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert. Il fera de la résistance et reprendra en 1946 une brève activité trotskiste avant d’adhérer à la SFIO en 1958. Entré au Grand orient en 1953, il en assura trois ans la direction et publia en 1976, peu après la fin de son mandat, un Trois points c’est tout, sous-titré : Les mémoires d’un ancien grand-maître du Grand orient de France. Le livre causa quelques remous. Zeller, après avoir raconté par le menu les engagements et les rencontres de son existence militante, ce que Lefebvre reprend pour l’essentiel dans son livre, s’en prit en effet à ses successeurs supposés être devenus sensibles aux sirènes d’un pouvoir de droite. S’en suivra une suspension de l’intéressé par le Conseil de l’ordre, la décision n’étant pas suivie ni par sa loge qui tint des réunions d’appartement, ni par le congrès des loges parisiennes. L’ensemble des maçons de tendance socialiste se tint alors vent debout, mais le convent de 1976 valida le bilan moral de la direction, sanctions comprises. À la fin de l’année, l’affaire sera réglée, mais le conflit aura laissé des traces.

 

Il se montra très critique du trotskisme de sa jeunesse et donc ipso facto de l’antimaçonnisme violent qui fut celui du créateur de la IVème internationale, lequel a été rappelé sur ce blog : « 1922, les communistes, les francs-maçons, les petite et grande bourgeoisies ».

 

Fred Zeller, devenu socialiste débattra avec Alain Krivine, lui aussi peu amène envers la maçonnerie, tout en continuant à peindre dans une triple tradition surréaliste, naïve et symboliste. Sur le plan maçonnique, il aura été aussi celui qui fit en sorte que soit transmise la patente de Rite français à la Grande loge féminine de France et à la Grande loge mixte universelle. S’il ne fut pas un partisan ardent de la mixité de son obédience, il aura tout de même contribué à une décrispation sur cette question féminine et à une ouverture sur la société.

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