Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

« René Guénon et la tradition hindoue. Les limites d’un regard » de Renaud Fabbri

Stéphane François

René Guénon et la tradition hindoue. Les limites d’un regard de Renaud Fabbri (2018) est le troisième ouvrage, avec Ésotérisme biblique de Salvatore Attal et Balzac occulte d’Anne-Marie Baron, publié dans la collection « Océan noir » dirigée par Emmanuel Kreis aux éditions de L’Âge d’Homme. Il est préfacé par Jean-Pierre Laurant. Une préface dont la teneur est inutilement agressive : l’universitaire attaque Roland Lardinois qui commis le crime de lèse-majesté de critiquer René Guénon dans un excellent ouvrage, L’Invention de l’Inde. Entre ésotérisme et science (CNRS Éditions, 2007), qualifié de « pamphlet » (sic).

L’ouvrage est intéressant, bien qu’il soit très court. En effet, il ne fait que 104 pages avec un appareil critique assez léger. Il s’agit plus d’un gros article qu’un ouvrage à proprement parler. Il est composé de cinq chapitres : « René Guénon : actualité et paradoxe » ; « métaphysique et non-dualité » ; « Tradition et millénarisme » ; « De la voie spirituelle » et enfin « De la féminité sacrée ». L’ouvrage est complété par un glossaire de termes hindous, très utile, ainsi que d’une bibliographie sommaire de tonalité très pérennialiste.

Cet ouvrage montre très bien, comme son titre l’indique, les limites des références aux religions de l’Inde mises en avant par l’ésotériste René Guénon. Le principal intérêt de cet ouvrage est que cette démonstration est faite de l’« intérieur », par un auteur pérennialiste converti à l’hindouisme. En effet, Renaud Fabbri est un spécialiste de l’Inde, influencé par René Guénon et Frithjof Schuon, converti à une forme d’hindouisme. Il est le directeur d’un Centre Aditi d’études sur la Tradition hindoue. Fin connaisseur de certains courants de l’hindouisme, il montre très bien combien les références de Guénon à l’Inde sont à la fois limitées et peu objectives. Il est simplement dommage que l’auteur n’approfondisse pas sa critique de la « pensée » guénonienne : il y a tant à écrire sur cette question.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article