Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Julien Giry
L'étude des théories du complot ou du conspirationnisme semble de nos jours relativement admise comme un objet légitime pour les sciences sociales. D’apparition récente dans la sphère francophone, la situation est fort différente dans le champ académique anglo-saxon où l’étude des conspiracy theories s’est développée dès les années 1960 sous le vocable de « style paranoïaque » ou « paranoïde », selon l’expression forgée par l’historien Richard Hofstadter dans un article puis un ouvrage éponymes. Celui-ci était ainsi définit comme « une vive exagération, une fantaisie de suspicion conspiratoire […] un sentiment de persécution qui est en fait systématisée dans une spectaculaire théorie du complot […] que le porte-parole du style paranoïaque voit dirigé contre une nation, une culture, un mode de vie ».
Si l’auteur précise qu’il n’utilise pas le mot de « paranoïa » dans le sens clinique du terme, il n’en demeure pas moins qu’il n’était pas mu par la volonté d'observer et de décrire un phénomène social parmi d’autres ou d’une quelconque démarche de réification. Bien au contraire, nous verrons qu'il s'agit d'une construction normative, l’aboutissement d’une démarche intellectuelle, historiographique et politique entreprise dès la fin des années 1940...
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