Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bouyer
Au même titre que le manger ensemble et que le boire ensemble, le chanter ensemble constitue un puissant agrégatif du lien social, et à ce titre il a constitué dès l’origine (rappelons que la première édition, en 1723, des Constitutions d’Anderson contenait déjà quatre chansons, dont trois accompagnées de leur partition) une constante de l’activité maçonnique. Il s’est ainsi constitué, dès l’apparition de la maçonnerie en France et longtemps encore après la chute du Premier empire, un patrimoine de centaines de chansons en langue française, cependant que les patrimoines en langue anglaise et en langue allemande sont également fort riches.
Au moment où, sous la IIIe République, la maçonnerie va se concentrer sur sa vocation messianique à réformer la société globale, cet élan créatif s’essoufflera progressivement. On chantera de moins en moins en loge, et le patrimoine va se trouver relégué au fond des bibliothèques. C’est seulement dans la seconde moitié du XXe siècle que le mouvement se ranime...
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