Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Tardive recension, mais nous n’avions pas oublié le livre (éditions Numérilivre) que Jean-Marc Pétillot a consacré à la transmission, notion qui nous est chère à Critica Masonica, puisque nous avons dédié un numéro spécial de la revue à cette question. L’auteur s’intéresse aux avatars de la transmission en maçonnerie qu’il considère comme un chemin de mémoire, de liberté et d’amour.
L’auteur, dignitaire de la Grande loge traditionnelle et symbolique Opéra (GLTSO) et adepte du Régime écossais rectifié analyse méticuleusement le fonctionnement de la notion, au delà de cette spécificité. Il commence par interroger l’interprétation, la traduction et la transition pour traiter de « la circulation et ses agents », avant de consacrer un chapitre à ce qu’il appelle métaphoriquement la tectonique des plaques maçonniques avec un autre tryptique : conception, persuasion, conviction.
Jean-Marc Pétillot en vient ensuite à d’autres modulations, toujours un mode ternaire : « Comme si c’était hier » déclinant impression, restitution, diffusion ; « Le plus grand danger nous menace » (suspicion, attention contagion) ; « Le prix de la communication » (sensations, impressions, recensions) ; « La ligne directe » (Formulation, mobilisation, succession) ; « Tradition » (Admission, attribution, captation) et « L’image qui est dans l’image » (Réverbération, inversion, transmission).
On aura compris que l’auteur utilise une lecture kaléidoscopique avec miroirs à trois faces pour parler de ce qui fait le mystère du « faire passer » en loge. On sent à lire cet ouvrage mené d’une plume alerte une conviction profonde, doublée d’une expérience dans le besoin de transmettre chaleureusement la lumière. Quant à la multiplicité des approches convoquées, elle souligne l’unicité de chaque rapport humain quand bien même un même rituel s’adresserait à toutes et tous.