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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

"La Raison" tonne en son cratère

La couverture du numéro 645, d’octobre 2019 (vendémiaire CCXXVIII), le mensuel de la Libre pensée annonce la couleur avec deux portraits, de Pétain et d’Emmanuel Macron. L’éditorial de Jean-Sébastien Pierre, président de l’association confirme tout le mal qu’il pense de l’attitude du Président de la République en appelant à une nécessaire mémoire des renoncements qui, à ses yeux, conduisirent au pire, de l’État français à la cinquième République.

 

Un long développement est ensuite consacré dans le magazine au congrès régional latino-américain de l’association internationale de la Libre pensée qui s’est tenu en août dernier à Valparaiso, dans les locaux de la Grande loge du Chili. À travers les diverses résolutions adoptées par les délégués, on parcourt le monde des cléricalismes, mais aussi de la démocratie.

 

Les articles consacrés à la situation dans le département de la Moselle et à une conférence du Grand orient de France sur l’Europe et la laïcité vont dans le même sens : l’adversaire traditionnel n’est pas mort, même si en France il est quasi moribond.

 

Le dossier du mois, explosif, signé Dominique Doussot, traite de l’attitude de la bourgeoisie juive dans la collaboration, une Union générale des israélites de France dont le rôle collaboratif avec les autorités de Vichy fut dénoncé dès 1941 par Maurice Rajsfus et Pierre Vidal-Naquet et qui demeure rétrospectivement difficilement compréhensible.

 

Les turpitudes des évêques de France ne sont pas oubliées par Georges Douspis qui signe un papier intitulé « Crime des Églises, le goupillon, le sabre et le saint esprit », Annie  Lacroix-Riz  présentant pour sa part la deuxième partie de son article « Pétain et la légende de la divine surprise » qui met en cause bien des élus de l’époque classés alors comme républicains. L’auteure vient d’ailleurs de signer un ouvrage paru chez Armand Colin : La non-épuration en France, de 1943 à 1958 dont il est proposé une recension.

 

On trouvera également dans ce numéro un rappel des exactions du colonialisme français, une critique de l’actuelle attitude de la police dans la répression des manifestations, du financement des cultes et une publicité pour les dossiers publiés par la Libre pensée, notamment sur la séparation des Églises et de l’État, le protestantisme et l’Irlande.


La revue nous a fait également l’amitié de mentionner le récent numéro de notre revue Critica masonica consacré au thème « L’Altérité » avec des lignes aimables de Christian Eyschen.

 

Fidèle à son habitude, la revue traque en France et à l’étranger les entorses faites à la laïcité.

 

Un article nous a cependant étonné, sur un autre registre, expliquant que la forte fécondité française n’était pas le fait des femmes immigrées. Celles-ci font juste un peu plus d’enfants que les natives et rapporté à la population nationale, cela n’a presque pas d’influence. Pourquoi diantre avoir donné des gages à celles et ceux qui pestent régulièrement contre l’immigration  à l’extrême droite de l’échiquier politique et, hélas, souvent ailleurs ? Si les immigrées, pour beaucoup devenues françaises au fil du temps, augmentaient la population, ce ne serait que positif, notamment pour les régimes sociaux et de retraite. Par ailleurs, l’auteur-e de ces lignes ferait bien de se renseigner avant de se réjouir d’une natalité de 1,8. Si ce chiffre est supérieur à ce que l’on note en la matière dans d’autres pays, il est inférieur aux 2,1 nécessaires à un simple maintien de la population nationale. Je l’invite à lire l’article que je signe dans le numéro 14 de Critica Masonica qui est sous presse « L’immigration, remède au nationalisme » où j’explique que l’immigration n’est certes pas un danger, ni même un problème, mais une nécessité absolue pour l’Europe occidentale et orientale, et des nations extra-européennes menacée de dépopulation, avec toutes les conséquences que l’on imagine pendant près d’un siècle, avant que la pyramide des âges se rééquilibre. On nous excusera de cette publicité pro domo et de cette divergence avec des amis que nous suivons sur ce blog depuis sa création ou presque.

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R
Corrigé!
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M
Ce numéro de la raison est effectivement de bonne tenue, comme d'ailleurs les autres numéros de cette revue. Mais dois-je faire remarquer à l'auteur de l'article dans critica masonica que depuis le prononcé de l'arrêt de la "Haute Cour de Justice", soit le 15 août 1945, Philippe Pétain a été entre autres condamné à l'indignité nationale, donc n'est plus "maréchal de France". La formulation est sans ambiguïté : "Condamne Pétain, à la peine de mort, à l'indignité nationale et à la confiscation de ses biens", voir la publication des minutes du procès : le maréchal Pétain devient Pétain tout court.
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R
Dont acte pour la démaréchalisation.