Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
La Fondation pour les sciences sociales a lancé dans la saison 2017-2018 un appel à projets sur le thème « les mutations du travail ». Cet ouvrage présente les douze articles qui ont été sélectionnés, répartis en trois grands thèmes : les technologies et les métiers ; l’organisation du travail et le management ; les inégalités et les conflits du travail.
Dans sa préface, François Dubet qui a coordonné l’ouvrage paru aux éditions La Découverte part de l’idée d’une crise profonde du travail, largement ressentie. S’il considère qu’une étude en détail des changements en cours est nécessaire, ce dont témoigne amplement le contenu du livre, il ne veut pas utiliser le registre de la déploration. Il lui semble en effet important de savoir dans quel monde nous entrons et plutôt qu’une plainte sur la dégradation du travail, il propose une interrogation sur le sens même de l’activité professionnelle. Il ne s’agit donc pas d’un travail critique au sens faible du terme, mais d’un matériau pour une critique éclairée.
À ce titre, si nous ne pouvons résumer ici la richesse des textes présentés dans ce livre, proposés par Nicolas Belorgey, Laurence Enjolras, Yann Fergusson, Julien Gros, David Mélo, Jérôme Pelisse, Sébastien Petit, Gwenaële Rot, Arnaud Stimec, Anaïs Théviot, Clémentine van Effenterre et Nadège Vésinat, il est en revanche possible de conseiller cet ensemble à toutes celles et ceux qui sont confrontés souvent douloureusement à ces bouleversements. Il en ira de même pour les travailleurs sociaux, les syndicalistes et les juristes. Les sociologues du travail proposent davantage qu’une utilité, leurs recherches relèvent aujourd’hui d’une nécessité d’éclairage.
Le néo-libéralisme se posant comme une évidence, il faut des sommes de travaux sociologiques, philosophiques et économiques pour le détricoter. Il convient surtout qu’ils ne tombent pas sur des yeux aveuglés ou dans des oreilles sourdes.
Il s’agissait là du sixième appel à travaux de la Fondation pour les sciences sociales qui dépend de la Fondation de France. Ont précédé, depuis 2012-2013 les thèmes suivants : « Immigrations, sociétés, valeurs », « Ville et logement : dynamiques des inégalités spatiales et politiques publiques », « Léguer, hériter », « Que manger ? Pratiques, normes et conflits », « Le retour des frontières ». Le prochain (2018-2019), en cours d’édition, sera consacré au thème « Crises de confiance ». Du pain pour les planches...