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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Maladies et épidémies de science-fiction

Georges Bormand

Si le thème de l'effondrement de nos sociétés est fréquent dans le domaine de la science fiction, dans les dystopies et dans ce qu'on appelle le post-apocalyptique, et si les maladies font partie des causes envisagées de cet effondrement, responsabilité souvent partagée avec les autres « Cavaliers de l'Apocalypse » que sont pollutions, famines et guerres, la plupart des romans nous parlent des survivants ou des condamnés de cet effondrement, des tentatives, parfois vaines, de survie ou de reconstruction.

Mais l’auteur ne traite pas de la manière dont s'est déroulé le processus et, en particulier l'épidémie quand bien même celle-ci serait évoquée. Que ce soit Je suis une légende, histoire du survivant d'une épidémie de vampirisme, parfois liée à un virus dans les adaptations cinématographiques, ou ses innombrables resucées « zombiesques », ce genre de roman ne rentre pas dans notre sujet. De même, nous n'envisagerons pas les nombreuses histoires dites de « zombies » même si un virus ou une autre infection y est cité.

Pour autant, l'évocation directe de telle ou telle pandémie et de la lutte, soit celle d'individus, soit celle de la société, est néanmoins le sujet d'un certain nombre de romans ou de nouvelles.

Citons en premier Le Fléau de Stephen King. Bien que n’ayant pas lu ce titre-là,  nous savons que tous les romans de Stephen King parlent essentiellement des problèmes psychologiques du héros confronté à une situation grave, dangereuse ou angoissante. C'est un thème intéressant, que feriez-vous à sa place ?

Sur ce thème de la réaction des individus ou des groupes confrontés au virus, on peut aussi citer La Musique du sang de Greg Bear, qui raconte comment un virus va transformer le mode de vie et de pensée de ses victimes.

L'Aveuglement, de José Saramago, adapté en film, nous montre une société où un virus a rendu aveugle toute la population et un groupe qui essaye de survivre autour de la seule personne qui prétend avoir conservé la vue.

Non classé « science-fiction » (SF), même s'il traite d'une épidémie imaginaire et du combat de médecins contre cette épidémie possible, Opération épidémie de Frank G. Slaughter rentre parfaitement dans notre sujet. Il raconte  en effet le combat de médecins contre une épidémie dans un monde qui n'est pas le nôtre puisque ces médecins y disposent du soutien gouvernemental, du matériel et des crédits nécessaires.

Publié comme SF et adapté au cinéma, La variété Andromède de Michael Crichton présente la même différence avec notre réalité. Pour combattre le virus venu de l'espace, les scientifiques sont soutenus comme il convient, aussi bien par le gouvernement que par l’Organisation des nations unies (ONU).

L'Hôpital de l'espace, de James White - série de nombreux volumes dont un seul a été publié en français - évoque des épidémies, parfois sur d'autres espèces. Là encore, les problèmes sont essentiellement médicaux, sans problème social, ni financier.

Mais nombre de livres et plusieurs films traitent de l'effet disruptif de l'épidémie sur la société qui la subit.

C'est déjà le thème de La peste écarlate, de Jack London : la désagrégation de la société face à une épidémie. C'est aussi le propos de nombreux films-catastrophe sur le modèle de Contagion de Soderbergh.

Côté livres, détaillant l'intervention d'un terrien sur une planète lointaine, mais  davantage dans le style western (le docteur au secours des indigènes), Projet Jason de Marion Zimmer Bradley est un des premiers romans écrits de la série de « Ténébreuse », comporte une épidémie qui revient tous les quarante-huit ans.

Dans un épisode de sa série des « Dragons de Pern » qui se passe sur une planète colonisée par des humains ayant perdu tout contact avec le reste de l'humanité et instauré une société féodale pour faire face à un péril régulier, les « fils » qui tombent du ciel tous les deux siècles, Anne McCaffrey imagine que la population soit confrontée à une épidémie de grippe et que l'héroïne, Moreta, La Dame des Dragons, doive redécouvrir comment faire face  à cette maladie oubliée.

Dans une dystopie, Le goût de l'immortalité, Catherine Dufour présente l'apparition, dans un futur dans lequel la population européenne et américaine a disparu pour différentes raisons incluant une épidémie liée à un rotavirus, mais dans laquelle les survivants chinois ont adopté le modèle européen et capitaliste. L'héroïne, qui a réalisé le rêve de Gilles de Rais et de la Comtesse Bathory de trouver, dans des prélèvements sur ses victimes, un sérum d'immortalité, se garde bien de se mêler à l'élite des riches. Du coup, quand se présente une nouvelle épidémie qui décime les pauvres, elle est aux premières loges de la catastrophe...

 

Bibliographie :

Greg Bear, La musique du sang, Folio SF 2005

Michael Crichton, La variété Andromède, Pocket 1994

Catherine Dufour, Le goût de l'Immortalité, Livre de Poche 2007

Stephen King, Le fléau, J'ai Lu 1990

Jack London, La Peste écarlate, Librio 2018

Anne McCaffrey, La dame aux dragons, Pocket 1991

José Saramago, L'aveuglement, Seuil, Points 2020

Frank G Slaughter, Opération épidémie, Pocket 1998

James White, L'hôpital de l'espace, Masque SF 1979

Marion Zimmer Bradley, Projet Jason, Pocket 1990

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