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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Le dernier Rocambole (91/92) : « Boussenard l’inexploré »

Jean-Pierre Bacot

Et encore un que la revue Rocambole sort de l’oubli. Louis Boussenard (1847-1910) est aujourd’hui davantage connu en Europe de l’Est que dans son pays natal. Il fut à la fois romancier (plus de trente opus), journaliste et explorateur. Il voyagea notamment en Guyane, entre 1876 et 1880, comme le rapportent les articles d’Elena Trepetova et Marie Palewska de ce numéro. Nombre de ses textes sont parus en feuilleton dans diverses revues populaires. Il se fit en partie connaître par l’un de ses personnages, Friquet, que nous raconte Thierry Chevrier dans son article Celui-ci étudie également les mille-et-une ficelles de cette spécialité de feuilletoniste.

Thierry Chevrier a consacré un ouvrage à cette passion de Boussenard pour les voyages[1]. En 1997 s’est également tenu à Escrennes(Loiret), d’où est originaire Boussenard, un événement qui a relancé l’intérêt pour ce romancier populaire.

Nous retiendrons parmi les nombreux articles de ce numéro double celui que Marie Palewska consacre à l’illustrateur et caricaturiste de grand talent que fut Albert Robida (1846-1926), auquel Boussenard, comme bien d’autres auteurs, dut une partie de sa notoriété.

Un article de Daniel Compère nous rappelle que le romancier toucha également à la science fiction avec plusieurs romans, dont Les secrets de Monsieur Synthèse écrit en 1888. Les éditions Encrage proposent pour les amateurs ce roman associé à un autre du même registre, Dix mille ans dans un bloc de glace, avec une préface de Thierry Chevrier.

Boussenard fut également un grand lecteur, principalement de ses confrères écrivains et explorateurs, ayant d’ailleurs l’honnêteté de citer ses sources en abondance comme le rappelle Marcel Merlin. Celui-ci rappelle dans son article qu’il afficha également un anticléricalisme sans faille et traite dans le même article à la fois de ses paroles impies et iconoclastes, mais aussi de la correspondance abondante qu’il entretint.

Marcel Merlin s’est également intéressé à ce que fut la réception des œuvres de Boussenard avant qu’il ne disparaisse pratiquement des mémoires, ne passant pas sous silence des relents antisémites et racistes inscrits dans une optique colonialiste, qu’il juge cependant moins prégnants que ceux de Jules Verne. Il note également le fait que sa volonté pédagogique a été remarquée, par exemple par Jean-Paul Sartre.

Les contes de Boussenard qui nous sont proposés en fin de volume, « Vendetta » (publié en 1876 et jamais repris), « Une cure comme on n’en voit pas » (1879), ce dernier ayant été choisi par le Figaro) tournent autour du thème classique de la vengeance du mari jaloux.

Enfin, le confinement n’aura pas arrêté les spécialistes de l’histoire du roman populaire et voici les thèmes des prochains numéros du Rocambole : « Autour de la semaine de Suzette », « Maurice Renard », « Les romanciers populaires et la Commune », «  Recherches sur Jules Mary », « Ponson du Terrail en héritage », « les éditions Fayard », « Maurice Champagne », « Pierre Mac Orlan »…

 

[1] Louis Boussenard, globe-trotter de la Beauce, hors-série n°3 des Cahiers la littérature populaire, 1997.

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