Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
/image%2F1213701%2F20220107%2Fob_0b4f36_glamfe022-la-quete-du-mystere-cahiers.jpg)
Jean-Pierre Bacot
Les auteurs de ce dixième numéro de la revue de la GL-AMF plongent dans l’antiquité pour retrouver des traces des mystères, autant dire une part de rêve, à rechercher, nous explique-t-on, dans une partie cachée de la réalité. Cela commence par une présentation du grand maître Fred Picavet qui relève la montée des réponses au « comment » mais pas au « pourquoi » ? Suivent sept articles qui déplient cette approche, laquelle installe, si nous avons bien saisi la démarche, le spiritualisme maçonnique moderne dans un dialogue entre la neurologie et la poésie.
Jean Dumonteil interroge dans la simplicité, la générosité d’un mystère qu’il faut d’après lui accepter d’aimer avant de l’aborder. Bertrand Vergely, s’intéresse à l’apophatisme, sorte de théologie négative qui s’attache, pour faire simple, à déterminer ce que Dieu n’est pas. Gaston-Paul Effa revient sur un nouvel Orphée qui n’aurait pas perdu son Eurydice, en se plongeant dans une démarche poétique. Jacques Constantino prend la notion de vérité comme étant porteuse d’un perpétuel mystère inscrit dans nos neurones, dont on ne sait pas encore grand chose, ce qui permet de laisser cours à son imagination. Bernard Bacin revient, quant à lui, sur les cultes dionysiaques, utiles pour investiguer sa part d’ombre et de goût pour d’outrance.
Pierre Pelle Le Croisa a choisi de traiter d’une dialectique bien délicate, entre le rien et le tout. Nous avons assez souvent noté que cette revue était bien illustrée pour nous permettre une critique de forme en soulignant que dans cet article, comme en page de présentation, les aplats rouges avec écriture blanche défient la lisibilité. Dernier papier, celui de Jean-Michel Mencia-Huerta sur le vrai mystère que constitue le cheminement du maçon. Nous noterons l’humour final : « Un jour, après une initiation, le frère récemment reçu m’avait demandé quelle était l’emprunte carbone de la cérémonie et si nous avions envisagé les acquis de la philosophique cognitive lors des ateliers de formation. J’avais ressenti l’irrépressible envie de le dissoudre dans le vitriol ; ce n’était pas gagné ! Mais je me suis calmé et, fraternellement, je lui ai répondu : -Tu verras, petit, avec le temps…vous connaissez la suite, je crois. »
En bref, cette revue au format carré dirigée par Jean Dumonteil et dont le rédacteur en chef est Jean-Claude Tribout qui publie trois numéros par an continue à explorer un large pan de la production imaginaire, avec, cette fois-ci une recherche de ce qui pourrait se trouver derrière le regard vide des statues d’Athéna.
