Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Jean-Pierre Bacot
On apprend dans la dernière livraison de la tribune des athées que l’association qui édite ce bulletin, l’Union des athées s’est dotée d’un nouveau président, Bernard Guillon, en remplacement de Johannès Robyn, écarté par la maladie.
On lira ensuite un bel article de Jean-Marie Sobrie sur les rapports qu’entretint jadis Victor Hugo avec Paris et Rome. Comme chacun le sait, l’auteur des Misérables n’était pas athée, mais déiste, et il en voulut beaucoup au Vatican, tout au long de sa vie, de résister bec et ongles à ce que Paris portait comme potentiel de libération et d’émancipation.
L’article qui suit, signé Gérard Delfau, suit la même veine en critiquant les positions de l’Église catholique sur le rapport Sauvé qui, comme nul n’en ignore, l’accable à propos des crimes sexuels commis en son sein. Le président de la Conférence des évêques, Éric de Moulins-Beaufort cherche à nous faire croire qu’il aurait été marqué par un anticléricalisme forcené.
Un petit article, non signé, nous offre une belle satyre du complotisme en affirmant que tous les ministres du gouvernement israélien sont juifs. Vient ensuite un papier de Bernard Guillon contre la campagne de promotion du hidjab par le Conseil de l’Europe, un article que l’on ne pourrait lire dans la prose d’une Libre pensée qui, sur ce point, semble en pleine dérive complaisante. L’article se conclut ainsi : « Quelle que soit la religion, la définition des rôles selon le genre et l’assignation des femmes à résidence surveillée sous leurs couvre-chefs va à l’encontre des valeurs humanistes comme énoncées dans l’article de la déclaration des droits humains. C’est pourquoi l’Union des athées exprime sa réprobation devant la campagne de promotion du hidjab menée par le Conseil de l’Europe ».
M. Delèze (une manie de ce bulletin est de ne pas donner le prénom des auteurs) s’en prend ensuite longuement à la notion de Dieu comme juge, posture dont il demande la révocation. À la suite de cette analyse philosophique, G. Angeleri s’intéresse aux dégâts faits par la religion dans le continent noir, avec ce titre ironique « les bienfaits de Dieu en Afrique ».
On lira ensuite avec intérêt la critique de la notion de « laïcité ouverte » par Jean Bonhomme. Prenant acte de la baisse des pratiques religieuses en France, l’auteur s’en prend à la stratégie de sortie de scène de l’Église. Citons ici aussi la conclusion de l’article : « Autrement dit, comment une religion qui voit son clergé se réduire comme peau de chagrin, et ses fidèles déserter les lieux de culte, loin de suivre ce déclin, est capable, avec l’idéologie qu’elle continue de véhiculer, à mobiliser ses fidèles et apparaît, grâce à eux, plus offensive et dangereuse que jamais pour la laïcité de l’école et de l’État. »
Henri Blandin nous propose une variation sur les chimères, ces drôles d’oiseaux qui semblent avoir inspiré les créateurs des religions, une réflexion à la fois critique et ironique qu’il propose de poursuivre dans le prochain numéro du bulletin.
En poursuivant la lecture de ce numéro 170 bien intéressant, on lira les chroniques de Max Bayard qui interroge l’athéisme de Diderot et une variation non signée sur « le Noble Coran », qui plaide pour une lecture contextualisée de la religion musulmane qui pourrait s’intégrer à une vison humaniste du monde.
Pour terminer, on lira une passionnante entrevue entre François Noudelmann et Édouard Glissant datant de 2009 où sont explicités les notions de pensée archipélique et de Tout-Monde.
