Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Jean-Pierre Bacot
Le mensuel de la Libre pensée continue à proposer des dossiers percutants dont certains résonnent avec l’actualité. La dernière livraison (mai 2022) comprend en effet une interview de Martina Anderson, représentante du Sinn Féin en Europe, un parti qui vient de remporter les élections en Irlande du Nord et qui milite pour la réunification de l’ile. Le numéro propose également une entrevue avec Katia Buisson auteure d’un ouvrage sur la laïcité en prison et une autre avec Jean-Louis Touraine, député du Rhône porteur de l’une des propositions de loi en faveur du droit à mourir dans la dignité, qui vient de faire paraître Donner la vie, donner la mort.
On lira également avec intérêt une étude sur les « Réflexions de guerre » de Simone Weil (1909-1943) parues en novembre 1933 dans la revue La critique sociale, et un retour sur le « Massacre d’État » commis par la police française le 17 octobre 1961, qui n’est toujours pas officiellement reconnu, sans oublier une aimable recension du numéro que notre revue Critica Masonica a proposé sur « Regard(s) sur les Suds ».
Citons encore l’entrevue proposée par Sophie Sakka, qui dirige des recherches sur les rapports entre les humains et les robots humanoïdes. Ces interactions intéressent davantage le théâtre et le cinéma que les sciences sociales, alors que, comme le souligne la chercheuse, la question n’est pas technologique, mais politique et sociale.
Le dossier du numéro d’avril est titré ainsi : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la sexualité, sans jamais oser le demander ». Citant Foucault (Surveiller et punir), Benoît Schneckenburger nous parle des processus de contrôle qui pèsent de plus en plus sur nos sociétés. Christophe Bitaud insiste pour sa part sur la manière dont les religions traitent de la sexualité, y compris les pratiques de prostitution sacrée.
Nous avons également droit à un florilège des discours prononcés dans les banquets de la Libre pensée qui ont eu lieu dans différentes villes de France, pour la plupart le 21 janvier dernier, jour de la décapitation de Louis XVI, parfois un peu plus tard, à cause des contraintes sanitaires.
Quant à Georges Douspis, il nous propose une longue recension du livre de Carlo Rovelli : Helgoland, le sens de la mécanique quantique où il reproche à l’auteur de s’être écarté du marxisme-léninisme. On trouve de tout dans la Raison... Christian Eyschen s’intéresse pour sa part à la Colombie, pays où, selon lui, « La religion nuit gravement à la santé ». L’auteur plonge dans les recherches archéologiques pour analyser le terreau sur lequel se sont greffés les évangélistes. On attend une telle étude sur les marges de la société française où ces produits d’un degré zéro de la pensée appuyés sur de solides capitaux font des dégâts considérables sur les esprits post colonisés.
Alain (Georges) Leduc se saisit enfin du problème de Gauguin, désormais enferré dans un processus de Cancel Culture. Leduc parle des nouveaux Torquemada, porteurs d’une inquisition sans risque. A quand, c’est nous qui insistons, l’interdiction des crucifix pour apologie de la torture ?
