Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
C’est une éthique novatrice que nous propose un philosophe aux éditions de la Découverte Il s’agit de nous permettre de naviguer sans trop de dégâts dans la jungle de la drague numérique. Pour Richard Mèmeteau, il conviendrait d’abandonner à la fois le mythe de l’amour idéal et celui d’un sexe sans âme. Ce vaste programme passerait par la culture d’amitiés sexuelles, ce que l'on appelait jadis amitiés amoureuses, mais avec une dimension sexuelle ici prépondérante.
La figure du sex friend (allez savoir si l’emploi de l’anglais ne modifie rien) ne devrait pas être désespérante, mais relever d’une sorte d’empirisme qui se libérerait de toute logique de domination. En revanche, nul ne peut se prétendre étanche à la maladie. Plaider pour une écologie sexuelle, comme s’y essaye notre philosophe, tout en recherchant une vérité, suppose que les partenaires soient au même niveau d’exigence et de protection, ce qui n’est pas acquis et pose la question de la confiance.
Mèmeteau nous propose également un historique des sites sur lesquels nombre de célibataires se sont rués, faute d'avoir le temps ou l'envie de chercher un-une partenaire dans la "vraie " vie. Femmes, hommes, hétéros et homos. Nombre d’entre elles et eux se sont heurtés aux classements qui les ont, soit favorisés, soit quasi définitivement mis hors course, hors marché.
Que l’on sous permette de citer la fin du texte, juste avant la conclusion : « Associer sexe et amitié, ce paradoxe a suffi à faire grésiller pendant des millénaires les synapses de philosophes, qui ont préféré considérer les deux comme étant irréconciliables. Et pourtant, c’est exactement ce que l’on peut désormais essayer de faire ». En citant nombre de chansons en langue anglaise, et l’état dans lesquelles elles le plongent, ce spécialiste de la culture pop pense que « dehors c’est la guerre » et qu’il convient donc de rechercher, dans le champ de l’amitié, de quoi éviter les bombes et d’assurer de fructueuses discussions post-coïtales. Tout un programme…