Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Les vagues d’épidémie de Covid-19 se succèdent avec des variants toujours plus contagieux, mais – heureusement - souvent moins virulents en population vaccinée. Pourtant l’incertitude demeure quant à l’évolution générale de l’épidémie, alimentant les hypothèses les plus folles et les discussions les plus interminables. Pas d’affolement ! Alors que vous venez de tomber les masques pour lever les verres et entamer la première santé, vous pouvez participer au débat en vous appuyant sur le rapport fait en février dernier en Grande-Bretagne qui s’est essayé à imaginer 4 scénarios pour notre futur sanitaire (Covid-19 Medium Terme Scenarios). Selon l’ambiance que vous voulez donner, vous opterez pour :
1-Le scénario optimiste où le virus, dans ses variants successifs, perd de sa virulence grâce à la vaccination et aux traitements, si bien que les vagues automnales et hivernales resteraient d’une ampleur limitée.
2-Le scénario médian optimiste avec l’apparition d’un variant occasionnant une vague comparable à celle du variant Omicron, donc très contagieuse dès l’automne.
3-Le scénario médian pessimiste avec l’apparition d’un variant développant un « échappement immunitaire » significatif, c’est-à-dire une capacité à contourner les anticorps, et qui impliquerait de nouvelles campagnes de vaccination générale.
4-Le scénario pessimiste avec l’apparition d’un nouveau variant développant des résistances aux traitements et qui nécessiterait de revoir jusqu’à la composition des vaccins.
Si la tablée n’arrive pas à se mettre d’accord sur un futur qui serait à la fois probable et désirable, vous pourrez alors rappeler les propos de Samuel Alizon, Directeur de recherche en modélisation des maladies infectieuses : « l’évolution virale reste largement imprévisible », car l’ampleur des dégâts causés par un variant dépend de la biologie, mais aussi des politiques mises en œuvre et des comportements individuels (CNRS le journal, n°308, juin 2022).
Et pour finir en élargissant le débat, vous n’oublierez pas de citer Edgar Morin qui rappelait (CNRS Le journal, 6 avril 2020) combien l’incertitude fait partie de la condition humaine : « Ce qui est très intéressant, dans la crise du coronavirus, c’est qu’on n’a encore aucune certitude sur l’origine même de ce virus, ni sur ses différentes formes, les populations auxquelles il s’attaque, ses degrés de nocivité… Mais nous traversons également une grande incertitude sur toutes les conséquences de l’épidémie dans tous les domaines, sociaux, économiques… (…) Toutes les assurances sociales auxquelles vous pouvez souscrire ne seront jamais capables de vous garantir que vous ne tomberez pas malade ou que vous serez heureux en ménage ! Nous essayons de nous entourer d’un maximum de certitudes, mais vivre, c’est naviguer dans une mer d’incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille ». L’air grave, vous conclurez donc les agapes sur cette incertitude devenue légitime : fromage ou dessert ?