Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Quatre militants laïques confirmés, Philippe Besson, François Chaintron, Christian Eyschen et Michel Landron proposent aux éditions Théolib une histoire des combats menés par la Libre Pensée depuis une quarantaine d’années, lorsque l’organisation a repris force et vigueur, et ce au prix de 23 euros) C’est une configuration politico-syndicalo-associative qui est plus que jamais à la manœuvre, la Libre Pensée, Force ouvrière et le Parti ouvrier indépendant, d’obédience trotskiste lambertiste. Comprenant de nombreux maçons, elle ferraille contre toutes les compromissions. Les socialistes et les communistes au pouvoir dans les années 1980 en prennent pour leur grade, eu égard à ce que fut pour la Libre Pensée leur complaisance avérée envers les offensives de l’école privée dont nous payons aujourd’hui le prix.
Cette association née en 1905, menacée de disparition il y a un quart de siècle à cause de la poussée idéologique de la laïcité « ouverte », a repris du poil de la bête et la sortie du Covid la voit revenue au premières loges pour se confronter aux tentations de formatage des diplômes universitaires sur les besoins directs de l’économie.
Quoi qu’il en soit des enjeux contemporains, l’histoire reste présente dans cet ouvrage, en particulier le souvenir d’un passé qui remonte aux moments tragiques de la Commune. Par rapport à un passé plus récent, une vison des années 1980, nous rappelle utilement que l’Église contrôlait encore une bonne partie des structures éducatives privées. Mais elle a aujourd’hui pratiquement fini de s’écrouler et, à quelques oasis cléricaux près, c’est la marchandisation de l’éducation qu’il s’agit désormais de combattre, par exemple la possibilité offerte aux communes, notamment Marseille, de procéder à des « expériences » et, plus généralement, la primauté des écoles de commerce sur les universités.
Le néolibéralisme s’est en quelque sorte « laïcisé », mais nul n’est dupe pour autant au sein de la configuration qui se trouve de facto inscrite dans l’actuel moment de constitution d’une gauche radicale.