Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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La Saga du soleil Noir - JC Lattès
Jean-Pierre Bacot
Lorsque reprendront les salons du livre maçonnique, les visiteurs verront la plupart des stands accueillir quelques curieux. Mais un éditeur fera exception, devant les tables duquel s’étirera une longue queue de lectrices et lecteurs attendant fébrilement une dédicace.
Éric Giacometti et Jacques Ravenne signeront leur dernier ouvrage qui tirera au moins à 500 000 exemplaires, comme les précédents, et leur assurera un avenir assurément radieux.
L’un est maçon (Ravenne) et l’autre pas (Giacometti). Le héros principal de ces romans où se recycle tout ce que l’ésotérisme charrie depuis des siècles s’appelle Antoine Marcos, commissaire de police et maçon.
Une quinzaine d’ouvrages ont été publiés par le Fleuve noir depuis 2005 (Le rituel de l’ombre) et chez Lattès depuis 2016. Ils ont installé les auteurs au panthéon des ventes de ce qui s’appelle, depuis eux, le polar maçonnique.
La dernière série, formée de quatre romans (Le triangle des ténèbres, 2018, La nuit du mal, 2019, La relique du chaos, 2020 et Résurrection, 2021) s’appelle La saga du soleil noir. Elle est bâtie sur un scénario que l’on peut sans excès de mauvais esprit, considérer comme légèrement douteux. Il s’agit en effet de la recherche de la croix gammée (Svastika) par divers services secrets oeuvrant durant la deuxième guerre mondiale. Des Cathares au Tibet, en passant par les trésors du Tsar Nicolas II, la quête de ce qui est considéré comme un talisman intéresse Staline, Churchill, Hitler et même, incidemment, De Gaulle.
C’est une sorte de contre-histoire qui est proposée et dont on peut craindre qu’elle soit parfois prise au premier degré par les complotistes. Quant il s‘agit de la couronne d’épines du Christ ou du Secret des Templiers, on peut sans difficulté en rire, quitte à risquer de fâcher au passage des adepte du RER ou de la SOT (stricte observance templière). Mais, malgré le luxe de précautions que prennent les auteurs, le nazisme n’a pas besoin de dimension ésotérique pour faire sinistre histoire. La plongée dans le passé sert de contre-point, et même d’explication à une aventure policière qui se situe dans le présent, les chapitres faisant sans cesse des allers-retours.
Polar, thriller, roman d’espionnage : le train de nos deux auteurs est en marche, qui accroche chaque année à sa locomotive un wagon en édition grand format, puis en poche. Bien écrits, ces romans, dont certains ont été adaptés en bandes dessinées n’attendent plus qu’une série télévisée…
