Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
Nous avons reçu récemment plusieurs opus de la très active libre pensée. Nous rendrons compte prochainement du numéro 675 du mensuel la Raison, mais il en est d’autres. Commençons par les Arguments parus en mai dernier sous le titre « la reconquête cléricale ». Michel Godicheau, Christian Eyschen et Benoît Schneckenburger, s’occupent des vierges, des crèches, des symboles et de la pastorale du tourisme, en bref de tout ce qui tente de structurer un renouveau catholique passablement désespéré. Il y en eut un autre de renouveau il y a un siècle, mais cette fois-ci, les « remugles de moisi et d’encens » viennent d’un Éric Zemmour ou d’un Philippe de Villiers.
L’autre publication, l’Idée libre, dont nous rendons également régulièrement compte, voit son dernier numéro consacré aux avancées et reculs dans le domaine bioéthique. Comme à l’habitude, c’est un kaléidoscope international qui est proposé : Dominique Goussot s’intéresse à l’évolution des lois sur la bioéthique et trace des perspectives dont il estime qu’elles ne sont pas encore fermées. La procréation assistée et la recherche sur l’embryon sont encore entravées et, malheureusement, la coterie des évêques de France semble avoir encore ses entrées à l’Elysée.
Charles Suzanne cherche de son côté à développer une vision humaniste et plaide pour une éducation qui fasse reculer les préjugés. Il ne s’agit pas d’une simple théorie pédagogique, mais d’une posture de veille pour l’avenir, dans la mesure où, dans nombre de pays européens, rien n’est acquis en matière de liberté des femmes à disposer de leur corps.
Maria Mantello, présidente de l’association de la libre pensée italienne Giordano Bruno, développe une conception éthique de la laïcité. Elle s’en prend à un confessionnalisme encontre très présent dans son pays qui fabrique des clones plutôt que des êtres librement pensants.
Carlo Buffoli, qui, lui, est président du comité national bioéthique italien est interrogé par Gilberto Corbellini. Avec regret, il donne raison aux chercheurs transalpins qui émigrent, dans la mesure où les partis dits « progressistes », « ces lâches sans idées », ne relayent pas le moindre soutien à celles et ceux qui entendraient travailler sur la bioéthique.
Jacques G. Ruelland parle d’un autre pays où le débat sur la bioéthique est délicat : les États-Unis d’Amérique, faisant une comparaison avec le Canada où la situation est bien moins tendue.
Jean-Sébastien Pierre s’intéresse aux « contorsions de l’Église catholique quant aux rapports entre la science et le dogme », une interview de Wanda Nowicka met l’accent sur la situation dramatique dans une Pologne en pleine régression.
Deux autres articles complètent ce dossier très complet : la Cour suprême américaine et le droit à l’IVG par Philippe Besson et les atermoiements de la société française à propos de la recherche sur l’embryon par Pierre Jouannet.
Vient ensuite la rubrique classique sur « les hommes du Vatican » où Jean Debraine s’en prend à Robert Schuman, qualifié de « Très Saint père de l’Europe ».
Le sommaire se termine par un rappel du massacre de Peterloo qui vit le 16 août 1816 des dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants rassemblés pacifiquement réprimés par un régiment de hussards anglais. Des dizaines de morts et des centaines de blessés constitueront autant de martyrs du mouvement populaire et démocratique anglais.