Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
La revue des Archers est une publication bisannuelle éditée à Marseille, essentiellement consacrée à la littérature et la poésie, et d’essence libertaire. Elle a été créée en 2000 par Richard Martin, toujours directeur du théâtre Toursky, scène éclectique et populaire. Certains de ses fondateurs étaient des anciens rédacteurs de la revue Sud (1970-1997), autre publication littéraire, créée à Aix-en-Provence, puis devenue marseillaise et qui connut pas moins de 179 numéros.
Les archers viennent de faire paraître leur numéro 40, que la rédaction a eu la gentillesse de nous adresser. Le sommaire comprend presque autant d’auteurs qui partagent leur prose faite de mini nouvelles ou de poèmes en quatre parties : figures totémiques, empreintes remarquables, rédacteurs au fil du temps et passagers dans la durée. On comprendra que nous ne puissions résumer les 224 pages de ce numéro anniversaire.
Richard Martin republie en tête de ce numéro l’éditorial qu’il écrivit pour le n°5 qui parut à cheval entre 2003 et 2004, où il lançait un appel au retour de la fraternité. On comprend qu‘il ait choisi de relancer ce cri aux artistes pour qu’ils sachent « que la beauté n’est même plus là pour sauver le monde ». Pas très optimiste, mais hélas réaliste.
C’est à Henri-Frédéric Blanc, rédacteur en chef de la revue, qu’il revient de présenter ce numéro 40 sous le titre : « Bande du rêve d’urgence sur l’autoroute du néant ». Dans un mélange de langage élégant et des grossièretés choisies l‘auteur, qui ne se résout pas à la mort de la poésie, explique que ce numéro est construit sur une sorte de florilèges des textes qui ont marqué l’histoire bi-décennale de la revue et dont la plupart sont des formes d’hommages à des amis perdus.
On y trouve des textes aussi différents que le journal de la guerre du Kosovo que tint Françoise Donadieu que de nombreux poèmes que l’on pourrait dire d’un pessimisme actif. S’il n’en fallait citer qu’un seul, que ce soit celui qu’Abderrahmane Djelfaoui consacre au Toursky, dont citerons ici la deuxième partie : « Au Toursky ce soir sont attendus/ vents neufs/ pour gonfler les sièges/ de tout ouvrier des docks/ Poète exilé/ chômeur de fortune/pétitionnaire à vie/ ou à temps partiel/ marins et intellos/ croyants ou athées/ ados et grands-pères/ amoureux rêveurs/pour reprendre chœur/ nos routes saltimbanques/ au serment libre de Léo/chevalier d’utopie ». Le Léo en question s’appelle Ferré et un numéro lui fut jadis entièrement consacré.
Jean-Pierre Cramoisan définit ainsi ce que fut le parcours de la revue : « Deux décennies de littérature en liberté, un héritage enrichi des nuances et particularités d’une pensée en prise sur l’inattendu, portant les diverses voix du monde et sociétés multiculturelles qui nous entourent. Un pied de nez de l’esprit à tous les incubateurs de la pensée standardisée.»
Pour tout renseignement: editionstitanictoursky@gmail.com. Abonnement pour deux numéros : 25 euros. Editions Titanic Toursky, 16, passage Léo Ferré, 13003 Marseille.