Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
Avec un avant-propos apéritif de Francis Picavet, actuel Grand-Maître de la GL-AMF (15.000 membres et 700 loges), ce numéro 13 des Cahiers de l’Alliance est consacré, sous le regard de Beethoven, au banquet. On y lira un florilège des sources dans lesquelles certains maçons puisent le miel qu’ils butinent entre mâles. Gaston-Paul Effa nous parle d’un rapport sacré avec la nature, ce qui, sauf erreur, s’appelle un retour au panthéisme, tout en surfant sur la mode écologiste.
François-Xavier Tassel établit l’inévitable pont entre le banquet civique et le banquet fraternel. Pour le premier cité, il s’agissait d’accueillir l’étranger en laissant dans la grande tradition un couvert supplémentaire pour l’éventuel visiteur. Tiens, tiens ! Même s’il arrive par bateau ivre d’un pays de guerre et de famine ?
Jean-Claude Tribout plonge quant à lui pour le plat de résistance dans l’antiquité gréco-romaine où les banquets étaient toujours mis sous la protection des Dieux. Il accepte l’idée très anthropologique selon laquelle le banquet serait le pendant profane du sacrifice. Richard Bacin s’invite à la table de Rabelais et Jean Dumonteil à celle des récits bibliques. Le menu n’est pas tout à fait le même.
Laurent Quivogne nous invite juste avant dessert à la sobriété et la tempérance et Jean Dumonteil nous revient pour finir avec une méditation sur le pain, le sel, l’agape et la libation. On comprendra donc que chez ces maçons, liberté est donnée de piocher dans le patrimoine de l’humanité, sauf ce qui touche à l’athéisme, sans oublier de banqueter régulièrement.