Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
C’est un énorme travail théorique que nous présente Olivier Voirol dans le dernier numéro de la revue Réseaux n° 235 (Octobre - novembre 2022), intitulé « Résonance et communication ». Cette notion de résonance est issue à la fois des travaux de l’Allemand Harmut Rosa et de l’américain Charles Taylor. Qu’est-ce en fait que cette résonance?. En deux mots, c'est la possibilité qu'ont les récepteurs humains d’être affectés par ce que le monde leur adresse, dans un contexte d’accélération. Dans sa longue et éclairante présentation, Voirol fait dialoguer cette notion avec celle de communication.
La traduction d’un texte de Charles Taylor par Émile Martini permet de mettre en rapport la pensée du philosophe avec l’ensemble de la théorie critique issue de l’école de Francfort dans l’Allemagne des années 1930. Quant à la traduction du texte de Rosa « Résonance démocratique ou monde cloisonnés ? Réflexions sur les transformations de l’espace public au XXIème siècle à partir de la théorie de la résonance », c’est Voirol qui l’assure, consolidant sa participation à ce numéro.
Le sociologue nous présente ensuite un article de son cru sur « les résonances de l’enquête. Aliénation « relations au monde » et communication sociale ».
Vient ensuite la contribution de Martin Altmeyer sur « À la recherche de la résonance, un diagnostique de la modernité numérique », puis celle de Renaud Hétier, Françoise Portaux et Nathanaël Wallenhorst sur « De la résonance et la transformation du monde ».
Enfin, très décalé, mais original, on trouvera l’article que Lena Matasci consacre à « Résonance monastique. Ou ce que la vie monastique peut nous dire sur la résonance ». En fait, il s’agit pour l’auteure de présenter une sorte de miroir.
Deux articles en varia complètent ce numéro 235, avant les notes de lecture : « Expérimenter et rendre désirables les Low tech. Un pragmatique de la documentation » par Morgan Meyer et « À la recherche des citoyens mobilisés en ligne lors des élections municipales de 2020 par Marie Neihouser, Tristan Haute, Giulia Sandri et Felix von Nostitz.
On notera la qualité de cette nouvelle contribution de la revue Réseaux, publiée par les éditions de La Découverte et dirigée par Patrice Flichy, à une sorte de modernité théorique précieuse, en même temps qu’à une animation du monde académique traversant plusieurs disciplines.