Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Certaines sœurs ou certains frères nous ont fait part de leur difficulté à préparer leur planche pour le banquet d’ordre. C’est pourquoi nous avons demandé au Dr Jonathan Wilson, professeur d'éso-maçonnisme à l’Institut Libre des Sciences du Comportement (ILSC) de Roy-Le-Palais, de nous livrer quelques uns de ses travaux qui sont autant de révélations pour désiler notre regard et découvrir le vrai sens du véritable dessous des cartes.
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Dr Jonathan Wilson
Le 19 septembre 1987, le dessinateur Wiaz résume le résultat de la privatisation de la première chaîne française, TF1, en direct dans l’émission Droit de réponse de Michel Polac. Le dessin représente l’acheteur, Francis Bouygues, avec en légende : « Une maison de maçon.. Un pont de maçon.. Une télé de m... ». Après cela, Droit de réponse disparaît de l’antenne.
Dans le dessin, le recours au « maçon » s’explique, pour les profanes, par le fait que Francis Bouygues (1922-1993), devenu actionnaire principal de TF1, est depuis 1952, entrepreneur de bâtiment et dirige en 1987 le premier groupe mondial du bâtiment-travaux publics (BTP). Dans ses publicités, il revendique d’ailleurs de livrer des « maisons de maçon ».
Mais devons-nous nous limiter à ce premier degré aussi affligeant que borné ? Certainement pas ! Car il est évident que ce n’est pas Droit de réponse qui était visé par la colère de feu Francis Bouygues mais la maçonnerie toute entière mise en scène dans le dessin de Wiaz. Voyez les répétitions -comme par hasard- de « maçon » ; comptez les points après le dernier « M » qui figure -comme par hasard- en majuscule ! Et la signature du dessinateur avec une lettre « W » qu’il faut retourner pour voir apparaître -comme par hasard- un dernier « M » suivi -comme par hasard- de 3 lettres ; puis une lettre « I » qui n’est qu’une règle ; une lettre « A » qui n’est qu’un niveau et une lettre « Z » dont le tracé en trait brisé en appelle une dernière fois -comme par hasard- au rythme ternaire ! Bref Droit de réponse n’a pas été supprimé des écrans pour avoir insulté le contenu des programmes de TF1, mais bien par vengeance anti-maçonnique de son propriétaire qui avait été un temps, rappelons-le, au pensionnat de l'Immaculée-Conception de Laval.
17 ans plus tard, Patrick Le Lay, PDG de TF1, a d’ailleurs prouvé que le contenu des programmes n’étaient alors pas du tout en cause puisqu’il a reconnu : « Pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible » (Les dirigeants face au changement, Éditions du Huitième jour, 2004).
L’affaire est entendue.