Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
« Penser, un défi pour être libre ». C’est ainsi que s’intitule le huitième volume, qui vient de paraître dans une collection publiée par les éditions Conform. Cette série est produite par un collectif de membres de la Grande Loge Féminine de France, dirigé par Marie-Dominique Massoni (ce n’est pas un pseudonyme). Sept volumes ont précédé cette livraison, l’aventure ayant débuté en mars 2012 :
n°7 : « Mythes, femmes et sociétés » ;
n°6 : « Femmes et initiations» ;
n°5 : « Europe, quelle place pour la solidarité ? » ;
n°4: « Pionnières. Filles D’Eve et de Marianne » ;
n°3 : « Du destin biologique à la liberté. La santé et les femmes » ;
n°2 : « Cris, Révoltes et Dévoilements. Violences faites aux femmes » ;
n°1: « Louise Michel, une femme debout. »
Comme pour les précédents livres, la réflexion proposée sur la pensée comme condition de liberté est le fruit d’une réflexion collective, menée dans des loges de la Grande Loge Féminine de France ou par des collectifs de loges. Bien rédigés, les textes parviennent à éviter une trop grande hétérogénéité. Certes, on pourra se demander ce qui justifie, en 2015, qu’une telle tâche intellectuelle soit menée explicitement par des femmes, même quand certains textes, assez rares dans cet ensemble, relèvent d’une démarche féministe. C’est un peu comme si l’on devait encore prouver que des femmes peuvent penser et écrire et c'est à croire qu'il y aurait chez les robes noires quelque retard d'émancipation à rattraper. On notera aussi que ces écrits inscrivent l’obédience qui les produit dans une logique sociétale, comme le disent ceux qui s’interdisent ce type de réflexion, même si la démarche maçonnique est invoquée ici ou là, mais sans appel, sauf exception, au symbolisme.
Ajoutons, quoi qu'il en soit, que ces traces éditoriales ont le mérite d’exister, de durer, et de démontrer à la fois une exigence ( le travail de réflexion et de rédaction) et une limite ( la féminitude affichée). Chaque volume de 128 pages, est vendu 12 euros et les éditions Conform proposent les huit volumes pour 89 euros franco de port.