Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Publié dans le numéro 6 de Critica Masonica, l’article de Yolande Bacot sur « Les Nuances du noir » (référence au peintre Pierre Soulages) prend appui sur les travaux de Roger Dachez, notamment sur ses recherches quant aux origines mythologiques de la légende d’Hiram. L’auteure propose une lecture philosophique d’un double aspect de la place de ce mythe au rite français, entre le troisième degré et le premier ordre. Elle montre que, traditionnellement, la question du mal ne se pose généralement que négativement et que nous ne parvenons donc que difficilement dans un tel cadre de pensée ni à définir le bien, ni à construire une hiérarchie dans le mal, celle-là même que propose l’attitude des différents protagonistes du discours légendaire. L’existence d’une continuité sur ce plan, au rite français, entre la maîtrise et le premier ordre dit de sagesse permet donc, selon l’auteure, de dépasser les limites d’une réflexion éthique qui s’est longtemps contentée d’une logique binaire. Or il n’est d’application possible de principes moraux que si les sanctions sont dimensionnées à la nature des crimes et des délits. De ce fait, si le discours tenu aujourd’hui à des maçons peut avoir quelque effet, ce ne peut être que par la prise en compte de cette hiérarchie, symbolisée par ces « nuances du noir ».
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