Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Certaines sœurs ou certains frères nous ont fait part de leur difficulté à préparer leur planche pour le banquet d’ordre. C’est pourquoi nous avons demandé au Dr Jonathan Wilson, professeur d'éso-maçonnisme à l’Institut Libre des Sciences du Comportement (ILSC) de Roy-Le-Palais, de nous livrer quelques uns de ses travaux qui sont autant de révélations pour désiler notre regard et découvrir le vrai sens du véritable dessous des cartes.
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Dr Jonathan Wilson
Le 23 septembre 1984, dans Merci Bernard, le comédien Ronny Coutteure interprétait un maçon dans le cadre de la « Campagne pour la revalorisation des métiers manuels ». Il souriait béatement en maniant la truelle devant un mur en construction, entouré par cinq jeunes filles aussi jolies qu’affriolantes, tout juste vêtues de leurs seuls sous-vêtements.
Mais le masque de l’humour n’a trompé personne. Il s’agissait bien, de façon à peine voilée -si j’ose dire-, de promouvoir la maçonnerie. Les signes de trompent pas.
D’abord parce que, de 1982 à 1984, c’est la troisième chaîne -ni la première, ni la deuxième-, appelé alors « FR3 », qui a accueilli Merci Bernard réalisé par Jean-Michel Ribes. Comment ne pas voir dans l’abréviation de FR3 le fameux « French Rite 3 » dissimulé, par un clin d’oeil bien hexagonal, sous la langue écossaise ?
Car la maçonnerie de ce sketch est très française, c’est même une formidable machine de guerre contre toutes les religions : l’érotisme est savamment dosé et mesuré pour une diffusion dominicale, c’est à dire pour le jour où, le matin, les familles, en serre-tête, s’étaient dirigées, en serre-file, à l’église avant de se serrer devant le rituel « Cinéma du dimanche soir » de la première chaîne. Et comment ne pas admettre que la promesse de ce maçon si bien entourée dans la vie bien réelle, ici et maintenant, était ô combien supérieure à la promesse plus qu’incertaine de dizaines de vierges au paradis d’Allah ?
Sous les apparences de la légèreté, voire d’une facilité racoleuse et sexiste, Merci Bernard nous invitait donc à une profonde réflexion. Ultime preuve : l’émission durait 26 minutes, soit 2+6=8, chiffre qui en faisant une rotation d’un quart de tour vers la droite figure le symbole de l’infini. De quoi se perdre dans ses pensées.
L’affaire est entendue.