Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Créée en 1864 à Londres par deux maçons exilés, cette vénérable revue trimestrielle éditée par Conform, nous propose une sorte d’almanach anniversaire (152 pages, 15 euros), fruit d’un colloque qui s’est tenu en mars dernier. On y trouvera d’abord les hommages à d’autres publications, Quatuor Coronati de Bayreuth, Alpina de Suisse, Point de vue initiatiques de la Grande loge de France et Les Cahiers Villard de Honnecourt de la Grande loge nationale française.
Suivent cinq articles illustrant le contexte de la création et du développement de la plus ancienne revue maçonnique existant aujourd’hui. Pierre Albert décrit le bouillonnement des revues avec des titres aujourd’hui disparus comme Le Globe ou Le Monde Maçonnique, Yves ou L’Acacia. André parle des fondateurs, parmi lesquels Symart et Taféry de La Chaine d’Union, Journal de la Maçonnerie Universelle qui furent félicités par Victor Hugo. André Combes présente le premier responsable de la revue arrivée à Paris, Hubert, avant de poser le titre comme ayant constitué, entre 1869 et 1889, un élément central de la vie maçonnique française, Pierre Mollier considérant quant à lui qu’il aura porté le renouveau d’une pensée symboliste au Grand orient de France.
Viennent ensuite quatre contributions éclairant une seconde vie de La Chaine d’Union après 1934 et sa reprise par « la petite entreprise » Gloton, puis son passage sous l’aile protectrice du Grand orient entre 1981 et 1999, signés par Pierre-André Barbette et David le Dû.
Dans une quatrième partie, René le Moal, actuelle cheville ouvrière de la revue, mais qui passe la main, parle de la période récente, Céline Bryon-Portet s’interrogeant quant à elle sur « la dimension philosophique et symboliste d’une revue maçonnique ». Quant à Jean-Louis Validire, il constate que la dimension internationale de la revue est allée en s’amenuisant. In fine, Irène Mainguy se risque dans un panorama des revues actuelles… dans lequel elle oublie Critica Masonica. Ne gémissons pas, mais espérons que nous existerons en majesté pour nos 150 ans.