Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Arsène
On prendra ici prétexte du fait que Les Républicains (de droite), ancien Président de la République en tête, ont abandonné en rase campagne et en dépit d’une ferme promesse, les adversaires du « mariage pour tous », en déclarant qu’ils ne reviendraient pas sur la loi s’ils revenaient au pouvoir, pour noter l’affaiblissement de cette forme d’obscurantisme.
Cela revient en effet à dire que, pour les conservateurs, acte est pris que les catholiques des beaux quartiers, mais aussi d’autres catégories plus populaires, tous arc-boutés sur des valeurs anciennes, ne pèsent pas grand-chose en termes électoraux et se voient donc condamnés à une redoutable marginalité.
À l’instar de ce qui s’est passé en Espagne, pays pourtant réputé moins déchristianisé que la France, cette évolution des mœurs occidentales peut donc être considérée comme irréversible. Cela relativise au passage les discours qui décrivent les Ibères comme influencés par l’Opus Dei, lequel recule aussi inexorablement.
Certains diront que, de ce côté des Pyrénées, ce « mariage pour tous » sera bien la seule réforme progressiste que le pouvoir aura réussi à promouvoir, mais ce seront bien sûr de mauvais esprits…
En conséquence, si les très conservateurs et toujours catholiques sont capables de mobiliser avec une relais médiatique assuré, si leur présence sur les réseaux sociaux atteste qu’ils ne sont pas près de disparaître, ils sont pourtant en récession constante et cette bataille perdue ne risque certes pas de les renforcer.
Cela dit, sur un plan secondaire, ils pourront encore donner un peu de grain à moudre au moulin anticlérical en mal de carburant et nous distraire de l’islam radical comme seul sujet de détestation lorsqu’ils reviendront chanter des cantiques dans l’espace public pour sauver la France au nom du Sacré Cœur de Jésus.
Le fait que la nouvelle extrême droite ne semble pas vouloir s’embarrasser de soutenir leur cause les empêche d’avoir un relais politique et donc législatif. Il ne leur restera plus que la liberté de manifester, ce dont ils se consoleront en constatant que le « mariage pour tous » ne concerne pas encore les prêtres, les moines et les religieuses.