Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
31 Juillet 2016
Avec un portait d’Edgar Poe en couverture, l’indispensable magazine trimestriel de l’univers messacquien nous propose un sommaire qui passionnera comme à l’habitude les amateurs et défenseurs de la littérature populaire. Pourquoi diantre le qualifier d’indispensable ? Eh bien parce que ses animateurs militants rendent justice à travers la figure tutélaire de Régis Messac (1893-1945) à la production des années 1930 élargies et qu’il rend compte des débats qui l’ont agitée et continuent de la traverser, notamment pour ce qui est de ses liens avec la littérature institutionnelle et de son autonomie.
Ce numéro de l’été 2016 commence avec une mise au « panthéon des amis » de René Bonnet (1905-1998), écrivain ouvrier charpentier, ami de Lucien Bourgeois (longuement présenté quant à lui dans le numéro précédent), compagnon et qui résista autant qu’il le put sa vie durant au fascisme, mais aussi à la notoriété. Il est notamment l’auteur de À l’école de la vie (Paris-Nemours, Entre Nous,1945) ; Veillée limousine (pièce en un acte, 1951) ; Enfance limousine (chez l’auteur, 1954) ; Contes et récits de la ville et de la campagne (Bassa, Plein Chant, collection voix d’en bas, 1982).
La correspondance que ce tenant de la littérature prolétarienne entretint avec Régis Messac est longuement commentée avec de larges extraits des lettres échangées. Suit une analyse de ce qui fut la thèse complémentaire de littérature soutenue par Messac en 1929. Elle était consacrée aux influences françaises dans l'œuvre d’Edgar Poe. C’est Régis Messac, petit-fils de l’écrivain et rédacteur en chef du magazine qui s’y emploie. En deux mots, il s’est agi pour l’auteur de démythifier le lien entre le génie de Poe et son alcoolisme pour le ramener à une statut d’écrivain talentueux, mais normal, c’est à dire subissant plus ou moins consciemment des influences, de même qu’il en a lui même suscité. La masse de lectures assumées par Messac lui permet d’avancer un registre de preuves.
On lira également avec intérêt un article sur le fondation Jérôme Seydou, à Paris, avenue des Gobelins qui devient l’un des hauts lieux de la culture cinématographique et on s’attaquera pour finir au courrier des lecteurs et aux mots croisés de Milvane.
Quinzinzinzili, le journal de l’univers messacquien, trimestriel : 7 euros, abonnement : un an, 24 euros
71, rue de Tolbiac, Paris XIIIe, amis@regis-messac.fr. Anciens numéros disponibles.