Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Le Martinisme se réfère à la fois à la vie et à l'œuvre de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), qui fut principal disciple de Martinès de Pasqually (1727-1774), mais aussi, très en amont, à Jacob Böhme (1575-1624). La première édition des rituels de cette fraternité ésotériste, après la réactivation du mouvement en 1891, date de 1913. Les exemplaires d’époque étant en principe réservés aux membres de l’association, ce corpus était devenu pratiquement introuvable, malgré une réédition confidentielle en 1985.
Dressé par Teder, alias Henri-Charles Détré (1855-1918) « sous la direction du Suprême conseil de l’ordre », cette version du rituel de l’ordre martiniste est devenue, « obligatoire pour toutes les loges martinistes sur toute le surface du globe » écrit Papus (Gérard Anaclet Vincent Encausse, 1865-1916), alors président dudit Suprême conseil et Grand maître de l’Ordre qu’il a fondé.
Les éditions Télètes viennent de rééditer cet ouvrage qui passionnera à la fois ceux qui s’intéressent à l’efflorescence spiritualiste de la Belle époque et ceux qui suivent de près les divers avatars d’une para-maçonnerie toujours en activité, notamment cette marge du Régime écossais rectifié, mais aussi du mouvement rosicrucien. L’édition qui nous est proposée par Télètes comprend les rituels des trois degrés : associé, mystique et supérieur inconnu (SI), précise le rôle des officiers et explicite la symbolique spécifique des martinistes avec, notamment, les luminaires, le masque et le manteau. À l’origine, au XVIIIe siècle, il y avait sept grades : apprenti, compagnon, maître parfait, élu, écossais, sage.
On trouvera également dans ce livre la liste des ouvrages qui étaient proposés par Papus, brochures, volumes courants et gros ouvrages, le détail du protocole, et une manière de construire mathématiquement son « numéro d’ordre ».
En résumé, l'ouvrage comprend tout ce qu’il faut pour se plonger dans un imaginaire qui a quelques rapports avec la théosophie (le goût pour les Grands initiés) et recèle quelques pépites. Par exemple lorsque quelqu’un décède au sein de la loge parmi les SI, le dernier grade, celle-ci suspend ses travaux jusqu’à ce que quelqu’un le remplace.