Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Le blog Hiram.be, toujours bien informé, détaille la crise ouverte qui vient d’éclater au sein de la plus importante des obédiences à s’être détachée de la Grande loge nationale française (GLNF) en 2012, la Grande loge de l’Alliance maçonnique française (GL-AMF). C’est un conflit avec le conseil de surveillance qui a amené le grand-maître à démissionner le vendredi 7 octobre, après plusieurs mois de tension. Dans la jeune histoire de la GL-AMF, Claude Beau était le deuxième grand maître, après Alain Juillet (2012-2015).
Adepte du rite français traditionnel dans une obédience dominée par le rite écossais ancien et accepté (REAA), cet ancien judoka de haut niveau (7° Dan) n’a pas pu résister à ceux qui lui reprochaient, entre autres griefs, un manque de transparence. Claude Beau a été remplacé par le député Grand-maître, Dominique Moreau, membre de la maison du REAA, qui assurera la fonction sommitale jusqu’à la fin du mandat, en 2018.
Il faut s’attendre à ce que les Écossais, qui pèsent environ 80% des 13 à 14 000 membres reprennent ensuite les rênes. Rappelons qu’il y a quelques années, la dite GL-AMF, en alliance avec la Grande loge de France (GLDF), avait espéré retrouver la sacro-sainte régularité anglaise. Mais la GLNF ayant, depuis, recouvré la reconnaissance londonienne, la GL-AMF ne paraît plus avoir beaucoup de raison d’être. Quelques centaines de membres de l’obédience reviennent chaque année à la GLNF. Hiram.be note également que les adeptes du Rite écossais rectifié (RER) pourraient se rapprocher de la Grande loge traditionnelle et symbolique Opéra (GLTSO).
Pendant que nous y sommes à parler des déçus de la GLNF, signalons que dans une petite obédience, mixte, la seule des structures issues de la grande crise de la GLNF à présenter cette caractéristique, le fondateur, Marcel Laurent, vient de céder, après treize années de direction, le poste de Grand maître de la Grande loge des cultures et spiritualités (GLCS)… à son épouse, Christine Sauvagnac, « Grand maître », pas « Grande maîtresse », il ne faut rien exagérer !
