Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
La Grande loge féminine de France organise le samedi 5 novembre une opération “temple ouvert “au siège de l’obédience, sis au 101 rue de Charonne, Paris 11ème. Mais attention, les femmes sont prioritaires pour cette visite et les hommes qui s’inscrivent sont aimablement placés sur une liste d’attente.
Au début, pourtant, l’opération était prévue “pour tout public”. De deux choses l’une, si l'on tente d'expliquer cette étrange évolution: ou l’obédience est débordée par le succès, ce qui, par les temps qui courent ne laisserait pas d’étonner, ou elle se raidit, pour faire pendant à la Grande loge de France dans une grande famille écossaise où le Droit humain refuse, signalons-le, puisqu'il ne le dit pas lui-même, de figurer comme troisième point du triangle, version mixte. Attitude communautariste, choix d’un développement séparé, discrimination positive, la chanson est bien connue et elle apparaît dans cet épisode comme franchement régressive .
Les frangines en robes noires nous avaient pourtant montré depuis des décennies qu’elles étaient davantage ouvertes que certains de leurs frères passablement sectaires d’obédiences dont la liste est connue et c'était tout à leur honneur. Etre unitaire pour deux, comme on disait jadis dans un autre contexte, telle était leur attitude, même face à ceux qui leurs refusaient la réciprocité de visite... S'il existe d'autres rites à la GLFF, rite français et régime écossais rectifié, le REAA est majoritaire et il semble qu'il cherche à devenir hégémonique, sous la probable menace pour une féminitude passablement vieillissante, de la mixité du Grand orient de France, plus prestigieuse pour certaines que celles d'obédiences plus modestes d'effectifs.
Puisqu’il vaut mieux en sourire, comme le disait plaisamment en substance le visiteur du soir d’un blog ami, “si tu veux couper la file, tu changes de sexe”. Changer de genre ne devrait pas suffire et obligerait à faire un impossible tri.