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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

À propos du n°32 de « Quinzinzinzili »

Rédac'

La très précieuse revue Quinzinzinzili poursuit inlassablement la diffusion de l’œuvre de Régis Messac. Le n° 32 (automne 2016) nous présente comme à l’accoutumée un panorama très fourni du monde de la littérature populaire, principalement pour la période de l’entre-deux guerres.

Dans son éditorial, le petit fils, Olivier Messac, reprend, à propos de l’élection présidentielle américaine, le personnage de Babitt, créé par Sinclair Lewis en 1922et dont Régis Messac avait déjà pointé en 1926 le caractère archétypal de ce personnage d'américain moyen fabriqué en série. Le rédacteur en chef de Quinzinzinzili poursuit par un hommage à André Castagné, montpelliérain, juriste et poète qui fut un élève de Régis.

On en vient  après cela à un article, très précis autant que passionnant, signé Frédéric D’Issensac et portant sur les traductions comparées d’une nouvelle de James O’Brien, The Diamond Lens. On ne donnera ici que les quatre titres des versions françaises, pour présenter une idée de la diversité des transpositions. « La Lentille de Diamant », L. Rosier, 1858 ; «Animalia », Régis Messac, 1931 ; «L’Outil divinatoire », Paul Marguerite, 1945 ; « La lentille de diamant », Jacques Papy, 1950. Les multiples variations de traduction, exemplifiées par de nombreux passages comparés peuvent laisser rêveur et très interrogatif sur ce qu'aura pu être corrélativement la multiplicité des réceptions.

Viennent ensuite des nouvelles des éditions spécialisées. Avec « Michel Jeury, écrivain vagabond », Anne Gabriel souligne le travail autobiographique mené par l’un des principaux écrivains francophones de science-fiction. La rubrique est complétée par des notes de lecture de  bonne facture comme à l’accoutumée. Suit une correspondance entre Régis Messac et René Bonnet à propos de la constitution d’une bibliothèque «  le musée du soir » qui a permis aux deux amis de construire une liste d’auteurs indispensables à la constitution du fonds.

«  La revue de la presse » traite de ce que furent dans le milieu que fréquentait Messac les réactions à la mort d’Henri Barbusse en 1935, avec, notamment,  les points de vue de Bonnet et  Messac lui-même  Philippe Baudorre présente à ce propos un plaidoyer pour l’auteur du Feu, malgré ce que fut plus tard sa conversion au soviétisme et son instrumentalisation par le Kremlin.

Les extraits d'une correspondance entre la veuve de Régis Messac, Germaine, René Bonnet et le fils de Régis, Ralph Messac, journaliste, proposés in fine, sont à la fois émouvants et éclairants, d'abord quant aux réserves exprimées par Germaine sur l'engagement résistant de son mari et ensuite sur le peu d'empressement des amis de Régis à honorer sa mémoire. Cet échange eut lieu en 1953 au moment où l'écrivain  fut officiellement déclaré " mort pour la France".

En résumé, en trente pages fort denses, ce numéro est à dévorer à toute fin de peaufiner sa culture sur des champs trop peu labourés concernant la culture populaire. On trouvera même, à la fin, un traditionnel mot-croisé, tout aussi culturel.

PS : Ce numéro de Quinzinzinzili nous apprend également que la revue Aden, Paul Nizan et les années 30 se trouve en difficultés. Anne Mathieu et l’équipe de rédaction sont très inquiets de son avenir, face à l’évolution des critères du Centre national du livre. Elle en appelle à la solidarité des revues conçues et réalisées par des bénévoles. Il va de soi que Critica masonica a signé la pétition lancée à ce sujet et que nous sommes prêts à reparler dans la revue et sur le blog d’Aden dont la qualité des écrits a déjà été soulignée sur ce blog.

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R
Nous rendons compte régulièrement sur ce blog des parutions de cette revue. <br /> On doit en effet beaucoup à Régis Messac.
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S
"Désiré", l'ami de la littérature populaire, consacra dans le n°12 (2ème trimestre 1976) un hommage à R. Messac qui a, à sa façon, fait beaucoup pour la S.F. Un Monsieur pas comme tout le monde et, à ce titre, mérite d'être réactualisé . Merci la rédaction !
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