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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

À propos du polar maçonnique de Michel Warnery : « Règlements de compte à la Grande Loge »

Les éditions toulousaines de midi/Cépaduès dont le catalogue ne cesse de s’élargir, viennent de publier un nouveau polar maçonnique, signé de Michel Warnery et préfacé par l’infatigable Roger Dachez. Passablement ironique, le roman met en jeu un journaliste, un policier et un ancien membre de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), trio de chevaliers blancs qui s’allient pour tenter d’élucider deux meurtres rituels qui ont eu lieu après qu’un petit groupe de personnages mal intentionnés a pris le contrôle d’une grande obédience maçonnique française. L’action se déroule dans plusieurs lieux, à Marseille dans les milieux de la pègre, en Europe de l’Est, ou en Afrique. Cela donne l’occasion à l’auteur de mettre en exergue, mais aussi en accusation, le rôle qui joue la franc-maçonnerie dans les anciennes terres colonisées. On croisera au fil de la lecture des 313 pages des personnages franchement paranoïaques, avides de pouvoir et d’argent et adeptes avérés de la magouille institutionnalisée, sous couverture d’une appartenance maçonnique.

Roger Dachez note dans sa préface que la fiction rejoint dans ce roman la réalité et réciproquement et il fait mine de se demander s’il ne s’agirait pas d’une transposition de situations politico-économico-maçonniques que nous aimerions mieux ne pas avoir connues. Cela n’aurait rien d’étonnant, si l’on sait que l’auteur a fréquenté en France comme en Suisse, depuis bientôt quatre décennies, bien des rites et bien des grades et qu’il semble regretter que la maçonnerie ne soit pas tout à fait ce qu’elle devrait être si elle devait se montrer fidèle à ses origines de préfiguration d’une modernité heureuse.

Qui gagnera in fine entre les chevaliers blancs défenseurs de la pureté de l’ordre et les vrais/faux frères mafieux ? Nous laisserons aux lecteurs le soin de le découvrir. En tout état de cause, Michel Warnery aura créé un sous-genre, le polar maçonnique engagé. Nos propres lecteurs nous diront s’il y en eut d’autres auparavant. Il ne s’agit pas pour autant d’un pamphlet ni d’un règlement compte, mais bien d’un roman, à offrir à vos proches qui entretiendraient un penchant coupable vers une forme de maçonnerie pas trop éloignée de ce qui est ici mis en mots, au risque de vous brouiller avec votre régulier/ère.

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L
Il est rare que les polars maçonniques s'attaquent à la géopolitique, donc celui ci renouvelle le genre.
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