Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Notre ami Geplu de hiram.be nous apprend la création qui vient d’intervenir de la Grande loge initiatique féminine francophone (GLIFF) qui annonce ainsi son programme: « Fortes de leur parcours initiatique au sein de la Grande loge féminine de France, un certain nombre de sœurs ont décidé de créer une nouvelle obédience plus spécifiquement vouée à la recherche spirituelle s’appuyant sur les traditions initiatiques qui constituent le fondement de leur pratique maçonnique. Il s’agit de la Grande loge initiatique féminine francophone. »
La GLFF qui connaissait ces derniers mois quelques difficultés, en partie dues à des départs de soeurs vers le Grand orient de France, est maintenant attaquée sur sa droite par celles que l’on se gardera de considérer dès aujourd’hui comme intégristes, mais qui, en tout cas s’annoncent comme spiritualistes. Les 300 ou 400 fondatrices de cette nouvelle obédience (pour quelque 14000 membres de la GLFF) souhaitent demeurer en bons termes avec les robes noires de la cité du couvent et établir des relations avec d’autres structures. L’avenir dira si cela s’avère possible. Elles entendent travailler à un Rite écossais ancien et accepté (REAA) comportant la Bible comme troisième Lumière et déclarent n’accepter d’autres rites que dans la mesure où ils se réclameront du Grand architecte de l’univers. Fi donc de l’aspect sociétal que la GLFF, à forte dominante écossaise, tentait de maintenir en équilibre avec la dimension initiatique. Quant au qualificatif de francophone, il dit bien ce qu’il veut dire: les soeurs belges ou suisses intéressées peuvent frapper à la porte de la nouvelle obédience.
L’éclatement de la franc-maçonnerie française se poursuit donc avec ce nouvel avatar. La branche féminine avait été jusque-là épargnée par cet éparpillement, mais les temps changent et on ne pourra éviter de disserter sur la crise des appareils, tout au moins de certains, comme de la réorganisation d’un spiritualisme qui résiste à l’évolution philosophique de la société. Nous en reparlerons.