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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

L’Immigration au service du clergé catholique

Jean-Pierre Bacot

Ils sont en France près de 1 800 à posséder le statut de fidei donum (don de la foi), leur nombre ayant doublé depuis dix ans. En mars 2015, l’Église catholique recensait 1 689 prêtres bénéficiant de ce titre, venant de l’étranger et mis en activité dans les différents diocèses de France.

Cet apport constitue un véritable secours pour un clergé en déshérence. Si l’on considère qu’il reste un peu plus de 10 000 prêtres séculiers en activité sur les 14 000 vivants, dont la moitié a plus de 75 ans et sachant donc que le nombre de prêtres étrangers a légèrement augmenté depuis deux ans, comme nous l’avons noté sur ce blog, cela fait un sixième de l’effectif. Il semble que dans certains diocèses, le rapport soit plus élevé. On notera que la moyenne d’âge de ces prêtres immigrés, pour les deux tiers africains, tourne autour de cinquante ans, ce qui fait donc baisser la moyenne générale.

La profession de curé ressemble à ce titre de plus en plus à ces emplois que les français ne veulent plus assurer et pour lesquels on fait appel à des immigrés pour assurer une offre de plus en plus inférieure à la demande et qui s’écroule moins vite que les vocations.

Toujours pour mars 2015, dans la mesure où il n’existe pas à ce propos et à notre connaissance de données précises plus récentes (nous sommes preneurs si on nous en propose), la provenance géographique de ces prêtres était la suivante :

1 048 viennent d’Afrique, dont : Bénin 97, Burkina Faso 93, Burundi 30, Cameroun 94, Centrafrique 24, Congo Brazzaville 85, Côte d’Ivoire 84, Madagascar 75, République démocratique du Congo 232, Rwanda 25, Sénégal 57 et Togo 69 ;

196 arrivent d’Asie, dont : Chine 9, Corée 12, Inde 51, Indonésie 10, Liban 22 et Vietnam 60 ;

291 sont originaires d’Europe, dont : Belgique 20, Espagne 15, Italie 40, Pologne 166 et Roumanie 9 ;

111 sont issus des Amériques, dont : Brésil 16, Canada 12, Colombie 13, Etats-Unis 6, Haïti 44 et Mexique 4.

En se promenant sur la toile catholique, toutes tendances confondues, on trouvera plusieurs articles traitant de cette nouvelle situation de plus en plus visible. Quels que soient les problèmes de cohabitation qui peuvent parfois surgir soit entre des prêtres de culture différente, soit avec certains fidèles, ces tensions risquent d’augmenter. Il semble en tout cas que l’épiscopat qui, pour sa part reste entièrement français, se préoccupe de la question. Il est possible d'autre part que ces prêtres, sans être à ranger au rayon des intégristes, s'avèrent davantage  traditionalistes que la moyenne de leurs collègues français.

Si l’on se souvient que le nombre de prêtres français diminue d’environ 800 unités par an, avec une disparition théorique de l'effectif clérical au début des années 2030, on en conclura que le clergé survivant sera de plus en plus formé de prêtres immigrés qui seront, vers la fin du parcours historique du catholicisme français, probablement majoritaires. Un simple bon sens arithmétique permet de l’affirmer. Mais qu’en pensent les militants de Sens commun et les disciples de Renaud Camus et de son « grand remplacement ? » Serait-ce un « aspect positif » du colonialisme ?

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