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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

« Critica Masonica », n°10/ Les premières lignes/ « Entretien avec Loïc Nicolas sur le complotisme » par Stéphane François

Comment vous êtes-vous intéressé au complotisme ? Et pourquoi ?

 

Spécialiste en argumentation, je m’intéresse d’abord aux discours et à leur force persuasive. Mes recherches portent, entre autres, sur l’exercice de la polémique, l’histoire de la rhétorique et de son enseignement, la pratique du désaccord, les discours européens, la liberté d’expression… En quête de nouveaux corpus, et un peu par hasard, j’en suis venu à prêter attention aux discours complotistes. C’était en 2008, à une époque où la visibilité médiatique du mouvement « ReOpen 911 » (qui s’attache à dénoncer, encore aujourd’hui, les thèses dites « officielles » sur les attentats du 11 septembre 2001) se fait de plus en plus grande en France. J’avais alors cette question en tête : comment et pourquoi ces discours persuadent-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Par ailleurs, je voyais en eux un formidable laboratoire pour interroger la raison moderne – ses coins sombres et ses trappes secrètes. Je n’étais, du reste, pas très convaincu par les explications psychologiques, sociologiques ou politologiques qui étaient publiées ici ou là. J’ai donc décidé de prendre mes outils de rhétoricien pour mener l’enquête et tailler dans la masse de notre Modernité. Car les conspirationnistes sont, à mon avis, comme les enfants terribles de celle-ci…

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