Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Rédac'
Cet ouvrage paru chez Dervy (2017) est indéniablement un cadeau sûr pour tous les amoureux des chats pratiquant le Rite écossais ancien et accepté (REAA). Que ce soient eux-mêmes ou leurs chats qui portent ces décors chatoyants, ils vont chat-vourer l’œuvre avec goût.
À chaque page, on trouve un chat pour nous présenter le grade. Sur la page de gauche, un dessin, nous révèle les « bijoux » portés, les signes et décors environnant. Sur la page de droite, un texte nous explique l’environnement et l’histoire. Certes, il nous faudra un peu chercher ce qui se cache derrière cette prose car le principal ne nous est pas dévoilé…
D’une valeur inestimable pour les auteurs, ce rite serait un joyau constitué d’au moins trois héritages additionnels ; celui des bâtisseurs, les aspects chevaleresques et du Temple, le tout sur un solide socle d’un fort héritage judéo-chrétien (Bible, Coran, etc.).
Cette construction en degrés correspond à l’ouverture d’autant de portes que d’histoires à découvrir par les symboles : numériques, verbaux, gestuels, temporels et de couleurs, que nous dévoilent avec parcimonie nos divertissants auteurs, autant par le texte que par les illustrations.
Dans une approche universelle, la répartition des 33 degrés se dessine en sept univers : des compagnons francs-maçons (1er et 2e degré) ; des maîtres en Israël (3e au 8e degré) ; des grands élus (9e au 14e degré) ; des grands pontifes (15e au 19e degré) ; des princes du tabernacle (20e au 24e degré) ; des chevaliers du soleil (25e au 29e degré) et des souverains grands inspecteurs généraux (30e au 33e degré).
Si cet ouvrage s’adresse à tout public, quelques passages gagneraient en explications. Par exemple, sur l’historique de l’arrivée du REAA en France, sa licence par le Grand orient de France (GODF)… où un profane serait enclin de poser des questions à un accompagnateur maçon. Pour un profane, l’ouvrage gagnerait à être plus expliqué (sur ce qu’est une obédience, un rite, ...). Pour un maçon de tout poil, le sérieux et l’humour ne sont pas assez mis en exergue. Le deal est difficile à appréhender, et l'ouvrage nous aura laissé un peu sur ma faim. Regrettons une nébuleuse au niveau de la cible du produit (ouvrage), car les profanes risquent d’être perdus par les premiers textes, un glossaire vulgarisé aurait fait gagner en clarté, puisque nous sommes dans la lumière.
Les illustrations nous font penser, sur la forme, à nos livres de contes (Le chat botté) et sur le fond, décrit bien le degré énoncé. On nous raconte une belle histoire qui surfe sur les commentaires. Pour avoir des éclaircissements symboliques, l’authentique chercheur se mettra en action.
En conclusion, ce livre constitue un joli cadeau pour tous les maçons ou maçonnes passionnés des chats comme de la franc-maçonnerie. C’est un bon produit marketing, mais si l'on se met à la place du libraire on se posera la question de savoir dans quel rayon l’exposer : enfants, conte, ésotérisme…
