Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
Ce fut l’une des plus belles voix de l’histoire de l’art lyrique français et sans conteste un des plus beaux timbres. On le classa comme ténor de « demi-caractère », expression qui n’a rien de péjoratif. Georges Thill est né le 14 décembre 1897 et est décédé à Draguignan le 17 octobre 1984.
S’il a été reçu au Grand orient de France à la loge Rénovation, sans que l’affaire soit bien documentée, on peut supposer qu’il fut plus souvent présent dans sa loge de salle de spectacle que dans sa loge maçonnique.
Quoi qu’il en ait été, sa voix si chaleureuse aura ravi plusieurs générations de « lyricomanes » puisque sa carrière dura trente ans, dont la moitié au firmament. Il est possible, grâce à son abondante discographie, d’écouter aujourd’hui en disque compact ou en vinyle et, bien évidemment sur YouTube, du Puccini, du Mozart ou du Wagner chanté en français. On peut se poser paradoxalement comme défenseur des versions originales et apprécier ces transpositions en allant rechercher l’argument du diable : on comprend dès lors ce qu’il chante, et ce d’autant mieux qu’il était doté de la plus belle articulation qui fût et d’un phrasé que l’on a parfois qualifié de dandy. Dans sa carrière internationale, Thill a également chanté en italien et en allemand, sans jamais transposer les pires difficultés, eu égard à son contre-ut impeccable, comme en a témoigné, entre autres exemples, son interprétation de l’air célébrissime « Que cette main en froide (che gelida manina) » de la Bohème de Puccini.
Georges Thill - "Che gelida manina" - Boheme 1930
in French of course! (aka "Que cette main est froide) Here's the inimitable Georges Thill singing Rodolfo's aria in a 1930 recording. One of the greatest voices of the century... Listen to that C!
Quant à l’opéra français qui demeura sa prédilection, il en a parcouru tout le répertoire qu’il a partiellement illustré au cinéma. Les afficionados pourront ainsi le retrouver dans Aux portes de Paris de Jacques de Baroncelli et Charles Barrois (1934), Chansons de Paris de Jacques de Baroncelli (1934) et Louise (1939) d’Abel Gance, à partir de l’opéra de Gustave Charpentier.